samedi 28 janvier 2012

Saint Sarko d'Erevan


Combien peut-il y avoir de citoyens français qui ont jamais fait de la négation du génocide arménien un engagement militant, sérieux, constant, argumenté et surtout obsessionnel ? Bon il fallait donc faire une loi!

Inutile de rappeler les arguments mille fois entendus sur le travail du législateur et celui de l'historien, la liberté d'opinion, l'électoralisme et la démagogie de la dernière (il a dû y en avoir d'autres depuis) élucubration de Saint Sarko l'Arménien.

Tout de même, essayons de se mettre du coté de celui qui cherche des voix pour la prochaine présidentielle...

Il y a paraît-il 500.000 Français d'origine arménienne. J'imagine qu'il y a peut-être 400.000 majeurs possédant donc le droit de vote. 300.000 peut-être sont inscrits sur les listes électorales et leur répartition droite/gauche doit bien refléter peu ou prou l'image du pays, 55% à droite, 45% à gauche.

Sur les - disons- 300.000 inscrits, combien d’abstentionnistes pour x, y, z raisons comme tout un chacun? 10% ?, 20% ?. Allez, disons 50.000 ce qui nous laisse quelque chose comme 250.000 électeurs dont 140.000 qui votent d'office à droite et dont l'apport potentiel est donc inexistant, et 110.000 qui votent à gauche.

Sur ces 100/120.000 voix de Français d'origine arménienne à conquérir il s'en trouverait donc suffisamment de milliers pour tourner casaque et voter Sarko par « reconnaissance » de la défense de la cause? C'est bête comme ça un électeur d'origine arménienne? 

Enfin, admettons qu'il y en ait tout de même quelques milliers, 10% des électeurs de gauche ou indécis parmi cette catégorie, cela ferait 10.000, 15.000 voix que Sarko n'aurait pas obtenues autrement?

Ne peut-on envisager que parmi les électeurs de droite il y en ait tout de même qui n'avalent pas la couleuvre de l'instrumentation dont ils sont l'objet et préfèrent s'abstenir par simple réflexe de décence mais également parce qu'eux aussi n'en peuvent plus de Sarko?

Et combien y a t-il de Français d'origine turque en France? Selon Wikipedia en anglais (a priori plus neutre) ils seraient entre 500.000 et 600.000!!! Oui madame! Plus que les Arméniens (chiffres de Wiki anglais).

Alors là je me marre parce qu'une chose est sûre, à part quelques dizaines de Turcs qui n'auraient pas suivi le match, Sarko vient de perdre chez l'électorat français d'origine turque à peu près 99% des voix (de droite comme de gauche bien sûr). Ce qui est à coup sûr bien supérieur aux voix « arméniennes » qu'il convoite.

Sans compter la qualité des relations avec la Turquie which isn't at all amused par les dérélictions du Hongrois de l'Elysée, lequel s'en contref... totalement. Sans compter les pertes de contrat garanties en Turquie mais là encore Sarko s'en contref... comme de sa première barboteuse, et sans compter le clivage qu'il approfondit entre les Français d'origine turque et ceux d'origine arménienne. 

S'en fiche le gnome des Carpates, c'est justement son essence le divide et impera.

De quelque façon qu'on regarde le tableau on ne peut parvenir qu'à la même conclusion : Il s'agit bien d'une sacrée con...! à laquelle je ne vois aucun côté positif, même pour la cause arménienne.

samedi 21 janvier 2012

Ô tempora, Ô mores


Pompidou ne m'a pas exactement laissé de très bons souvenirs, ce doit être le président le plus oublié de tous les Français. L'homme était cependant normalien et agrégé de lettres. Lors de sa première conférence de presse, interrogé sur un misérable fait divers, il cita Paul Eluard.

Moi, mon remords, ce fut
la victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.

Giscard n'a pas laissé non plus de très bons souvenirs, il est probablement le plus méprisé de tous les présidents de la 5ème république. Il cita cependant à l'occasion une strophe du "Moesta et Errabunda" de Baudelaire.

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des amours enfantines...

Quant au Général et à Mitterrand, qui a jamais soupçonné qu'ils fussent dépourvus de cette culture littéraire qui est la marque des hommes d'état français?

Mais lui! Lui!!! Au milieu d'un entourage culturel composé entre autres de Johnny Halliday, Christian Clavier et Didier Barbelivien, avec Mireille Mathieu pour chanter l'hymne national le soir de la victoire électorale, que pourra-t-il jamais citer aux Français que (peut-être) la seule récitation que tous ont apprise, la cigale et la fourmi (premiers vers)

Ah, nous sommes tombés bien bas, bien bas...

lundi 16 janvier 2012

Things they said today



There is this piece by Nicolas D Kristof in today's edition of the NYT and the ensuing comments by both American and European readers. Of course, the theme isn't exactly new and is a sure bet for exchanges between pros and cons. Yet, it's still interesting to read about the other half's point of view. 

Those familiar with the Franco-American relations or, on a broader scale, the Euro-American relations, know that the key word in understanding these relations is ambivalence, like in love and hate.

Unless I'm mistaken (stuff happens...) this mindset seems to be more prevalent on the American side than on the other side of the Atlantic. Not that Europeans can be less passionate on this issue when the topic arises but I'm at a loss to figure out in which European country any politician could be attacked by h/h rivals for being able to speak English, German or French ?

By the way, Angela Merkel speaks Russian and Vladimir Putin speaks German. Blair speak French as well as does Cameron (not sure about him yet), Berlusconi was fluent in French, English and possibly Spanish (?), Chirac spoke fairly good English and translated Russian poetry into French when he was in his 20'. And Sarkozy... err... bad example, forget about Sarko.

Now, if Newt Gingrich makes fun of Mitt Romney because, like J. Kerry, he speaks French, isn't it an indication that "it works" with a certain portion of his audience?

On the one hand, for Americans who can trace their ancestry back from Europe as long ago as can be in history (say the XVIII th century or even sooner) their pride knows no limit.

On the other hand, so many of them have such disdain for Europe and Europeans, and certainly mainly among white Americans, preferably Republicans, but I guess Democrats aren’t immune from this prejudice. Remember Donald Rumsfeld’s new Europe as opposed to old Europe?

Yet they’re talking about the land of their ancestors, and you wonder how much they want not to be associated in any way with the backwarded people who live in Europe. The farther away they feel they are from Europeans (read commies), the better they’d be it seems. As if they needed to believe in some sort of out of nowhere self creation of their nation, in order to assert its legitimacy.

Now, I was listening to a radio program the other day when someone said that by the year 2.050 white Americans from European descent will be a minority among Latinos, Coloured and Asian Americans (in whichever order I can’t remember).

I thought that Black Americans couldn’t care less about dissociation from Europe since all their misfortunes came from Europe.

Asians wouldn’t care a fig all the same since they have no historical links with Europeans.

And the same goes with Latinos, themselves being from European (mainly Spanish and Portugese) descent but that was so long ago, they now come from Mexico and other Caribbean islands.

I don’t know about 2.050 but the trend seems unstoppable yet.

Maybe then, many white Americans will feel they’re surrounded with not real Americans of yesteryear… and they, well, their children and great-children, will remember things they said today.

(A funny detail in Kristof's article : It's stuffed with French words and expressions but not a single German, Italian or Spanish one...)

dimanche 8 janvier 2012

Chemins de traverse

Pour essayer de comprendre le réel et le monde des interactions dont je suis partie, il est plusieurs méthodes : La physique nucléaire, la chimie moléculaire ou encore l’analyse mathématique stochastique. Avec des résultats… discutables lorsqu’il s’agit des relations interpersonnelles.


On peut alors se tourner vers des tentatives d’explications d’ordre psychologique mais là, c’est garantie sur facture, réglé comme du papier à musique, on est sûr 9 fois sur 10 de ne rencontrer pour seule réponse qu’une lourde ironie genre « psychanalyse de comptoir» ou encore « psychologie de salon ».

Je trouve ça vraiment intéressant et tellement révélateur... Quand il s’agit de sciences dures, nulle ironie, on accepte éventuellement de contester ce qui est proposé. Mais dès qu’il s’agit de psychologie, foin de telles délicatesses, c’est immédiatement la moquerie et le sous-entendu d’incompétence. Étant entendu que ceux qui ironisent sont, eux, compétents pour distinguer le vrai du faux.

Encore plus intéressant, les propositions fondées sur une approche psycho/psycha ne sont jamais discutées pour elles-mêmes, elles sont d’emblée rejetées, disqualifiées. Sont-elles valides malgré tout? On ne le sait jamais, on les charge de tout le ridicule dont on veut affubler le locuteur, de telle sorte que ce qu’il tente de remettre en cause soit immédiatement mis hors d’atteinte de ses tentatives.

On pourrait émettre l’idée que ce rejet massif et spontané est l’expression d’une défense que suscite l’inquiétude d’un discours « différent », éventuellement déstabilisant. Ce serait là une nouvelle perche tendue aux esprits forts; je m'en garde...

« La psychanalyse n'est pas une science » ressassent depuis un siècle maintenant ceux qui n'en connaissent à peu près rien à moins qu'ils en soient peut-être effrayés. Là encore, cet argument de l'homme de paille est intéressant puisque jamais aucun psychanaliste n'a prétendu que son art soit « scientifique ». Ce qui pose en passant la question de savoir ce qui est « scientifique ».

But wait! L’économie, voilà qui est « scientifique » sans doute puisqu'il y est question de chiffres, de mesures, de statistiques et de projections mathématiques. D'ailleurs tout cela ne se retrouve-t-il pas dans l'économétrie? Ça c'est du sérieux, du solide et pas des interprétations à la limite du délirant que propose la psychanalyse. Il existe même un prix Nobel (pas exactement mais c'est pareil au fond) d'économie. C'est dire si on peut se reposer avec confiance sur les résultats des travaux pas du tout délirants des économistes.

Mouais... Eh bien quand je considère l'état de l'économie des pays où l'économie est considérée comme une science, je persévère dans ces chemins de traverses qui aident à comprendre le réel et les interactions dont je suis partie. Et tant pis pour la non-scientificité de la chose, c'est peut-être plus sûr finalement.