mercredi 31 mars 2010

Reconnaissance

C'est la rancœur jamais digérée de Giscard vis à vis de Chirac qui l'a amené à présenter une proposition de loi organique visant à réduire le mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans.

Qu'il le voulût ou non, Chirac fut bien obligé d'organiser en 2000 un référendum sur le sujet, passage obligé pour la modification de la Constitution sur ce point précis de la durée du mandat présidentiel.

Pourquoi reconnaissance? Parce que nous aurons peut-être la chance d'être débarrassé de Sarko dans 2 ans et 5 semaines sinon c'était encore 4 ans et 5 semaines! Et si par malheur il devait être reconduit, on s'en prenait pour 14 ans en tout de cet hurluberlu. Hurluberlu n'est pas vraiment le terme approprié mais je ne veux pas choquer les convictions de mes visiteurs...

Cela dit, cette proposition de ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans figurait dans les 110 propositions du programme commun de la gauche en 1981 (comme la suppression des gardes à vue d'ailleurs si l'on en croit WIKI).

Une fois en place, Mitterrand comme les autres s'y est trouvé suffisamment bien pour oublier cette promesse électorale. C'est donc à un homme de droite qu'on doit cette modification dont la cible était un autre homme de droite. Et dont la prochaine "victime" sera, je l'espère, un autre du même bord.

Pas d'illusions à nourrir par ailleurs: quel que soit celui (ou celle) qui succèdera à l'atrabilaire de l'Élysée, rien ne changera vraiment en profondeur. On peut juste espérer avoir moins honte de la personne qui nous représentera.

(En passant, si on me demandait quel est le programme de la gauche pour 2012 je serais bien en peine de répondre quoi que ce soit.)

dimanche 28 mars 2010

Le fondement de la morale (1)




"Ce que je n'aimerais pas que les autres me fassent, pour rien au monde je ne voudrais le faire aux autres."

Confucius
(Analectes Livre V, 11)

Et aussi :

"Ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse, ne l'inflige pas aux autres"

(Livre XII, 2 et Livre XV, 23)

A dire vrai, on trouve ce type de sentences dans toutes les grandes religions et croyances. Ce qui ne relève au fond que du simple bon sens et s'explique par la nécessité de préserver la survie des sociétés; homo homini lupus comme on sait.

Imbibée de Judéo-christianisme, toute la philosophie occidentale s'en est tenue à ces préceptes pour fonder telle et telle règle de morale. Jusqu'à Kant dont le fameux Impératif catégorique n'est jamais qu'une reprise autrement formulée de la règle première de la morale Chrétienne: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse." 

Toutes ces règles de morale ne sont jamais que des commandements de faire ou de ne pas faire. Il est toujours question au fond de finalité de la morale et des règles qui doivent être observées. Mais que ce soit dans le Confucianisme ou toute autre religion/mode de pensée, jamais n'est étudié le fondement de la morale c'est à dire ce sur quoi repose chez l'homme le sentiment intime de ce qui est moral, indépendamment de ce qui est permis ou interdit par la société dans laquelle il vit.

Le premier je crois, Rousseau a émis l"hypothèse de l'innéité du sentiment moral dans sa célèbre formulation: L'homme est naturellement bon, c'est la société qui le corrompt ce qui lui a valu d'être la risée universelle des générations qui ont suivi.


Rousseau n'a cependant pas écrit que l'homme était entièrement bon et seulement bon mais qu'il y a une origine naturelle au sens moral. La société qui le corrompt n'étant pas un concept ou une entité virtuelle mais bien la réunion des hommes, d'où l'on retombe dans la formule hobbesienne homo homini lupus. Question de survie animale contre les autres animaux que nous sommes.


Certainement, la disposition au Mal l'emporte de beaucoup sur le Bien en nous. Il n'empêche, tous nous portons en nous le sentiment du Bien comme veut l'exprimer Mencius par cette anecdote:
"Tous les hommes ont un cœur compatissant... Supposons qu'un groupe d'hommes aperçoive un enfant qui va tomber dans un puits. Ils éprouvent tous un sentiment de crainte et de compassion. S'ils manifestent ce sentiment de crainte et de compassion, ce n'est pas pour se concilier l'amitié des parents de l'enfant, ni pour s'attirer des éloges de la part de leurs compatriotes et de leurs amis, ni pour ne pas se faire une réputation d'hommes sans cœur.
Cet exemple nous montre que celui-là ne serait pas homme dont le cœur ne connaîtrait pas la compassion, ou n'aurait pas honte de ses fautes  et horreur des fautes d'autrui etc. "La compassion est le principe de la bienfaisance"
(De l'utilité d'être bon, chap. II, 6)


On retrouve chez Rousseau, dans son Discours sur l'inégalité, partie du Contrat social, les mêmes réflexions:
"Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce; c'est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir etc."

Près d'un siècle plus tard, Schopenhauer, se réclamant pourtant du titre de seul héritier véritable de Kant, après s'être livré à une Critique de la philosophie kantienne (1818), développera dans un essai publié en 1840 sa propre conception de l'origine de la morale (Le fondement de la morale) qui n'est autre que la pitié. Cette même pitié dont parle Rousseau mais cette fois en référence aux Védas qui lui ont révélé la vérité essentielle de la pensée indienne: L'identité de chacun avec autrui, tat twam asi.

Cette pitié, identification à autrui comme fondement de la morale, n'est-elle pas aussi ce qui se manifeste chez tous les mammifères qui savent prendre soin de leurs semblables? hence la vidéo.

Il suffit d'observer les dauphins, les singes, les éléphants et tous les mammifères, voire même les oiseaux, pour se convaincre aisément que chacun s'identifie à chacun comme son double et qu'en chacun, fût-ce en quantité insignifiante, réside de façon naturelle une disposition qui suffit à fonder ce que l'homme nomme moralité.

Même chez le dernier des salauds ou des "monstres" existe cette disposition; ce qui ne l'a pas empêché de commettre des abominations qui le placent  hors de la communauté des hommes. Tant cette disposition naturelle est fragile et dépourvue face à la disposition au Mal qui est le propre de l'homme.

C'est le Mal qui règne sur le monde et il est bien plus puissant que notre malheureuse disposition naturelle au Bien qu'étouffe et rend impuissante notre nécessaire cohabitation avec nos semblables.

L'enfer c'est les autres n'est-ce pas?

jeudi 25 mars 2010

Banalité du mal.

Il y a quelques jours une chaîne de télévision française à diffusé une émission (le jeu de la mort) par laquelle elle prétendait mettre en lumière les dangers du média télévisuel en réitérant la fameuse expérience de Milgram.

Henri Verneuil déjà en 1979 l'avait évoquée dans son film "I comme Icare". C'est d'ailleurs à cette occasion que j'avais découvert ce classique de la psychologie comportementale.

Cette expérience de Milgram au fond ne révèle rien que nous ne sachions déjà, la soumission "naturelle" à l'autorité, mais elle le fait "scientifiquement" par des moyens extrêmes et particulièrement démonstratifs.

Des centaines de millions de salariés de par le monde l'éprouvent au quotidien, toutes les armées et polices de tous les pays ont cette propension "naturelle" à la soumission comme moteur même de leur structure et fonctionnement.

Comment donc les entreprises, capitalistes ou d'État, fonctionnent-elles si ce n'est au moyen de l'assujettissement de leurs employés, volens nolens? C'est même cette forme pyramidale de la distribution de l'autorité qui structure toutes les sociétés humaines depuis des millénaires.

Ainsi de France Telecom où il s'est produit plus de 30 suicides je crois dans les 24 derniers mois. Le stress, la pression, la course à la compétitivité etc. exercent une telle contrainte sur les employés que nombre d'entre eux ne peuvent plus la supporter et passent à l'acte.

Le PDG a été mis en cause, rien que de plus normal c'est tout de même lui qui est à la tête de la pyramide. Mais ce n'est pas lui personnellement qui a poussé au suicide 30 des salariés qui se sont donnés la mort.

Du DRH aux cent et mille cadres supérieurs et assimilés, ce sont bien les petits chefs sur le terrain qui ont appliqué les ordres qui leur avaient été donnés. Et nul ne doute qu'ils s'en sont donnés à cœur joie, tenus qu'ils étaient par les objectifs qu'ils devaient atteindre et qui conditionnaient leurs rémunérations.

Ainsi le misérable juge Burgaud ne faisait qu'appliquer la procédure, validée par ses pairs tout au long de l'instruction de même qu'Eichmann ne faisait qu'appliquer des procédures pré-établies qu'il n'avait plus qu'à mettre en œuvre. Le premier a d'ailleurs été comparé au second par un journaliste de Libé. 2 personnages aussi médiocres et misérables l'un que l'autre. Seule l'ampleur des conséquences de leur agir les différencie. Pas leurs personnalités.

L'expérience de Milgram, elle a lieu tous les jours dans toutes les entreprises de monde entier, de façon plus insidieuse, moins évidemment provocatrice que dans le cadre d'un essai clinique, il n'empêche, le Juggernaut est partout à l'œuvre et d'autant plus effroyablement efficace que le système utralibéral contemporain lui donne libre champ pour exercer ses ravages.

Il y a des millions d'individus, des centaines de millions d'individus voire la majorité de l'humanité qui est capable du pire vis à vis de son prochain pourvu qu'il soit légitimé dans son agir par une autorité quelconque, qu'elle s'impose d'elle-même ou qu'elle soit reconnue telle par la majorité. 

Et que l'on songe qu'alternativement la victime et le bourreau sont capables d'échanger leurs rôles selon les circonstances, redoutable dialectique que l'on voit à présent à l'œuvre au Moyen Orient comme on l'a vue en Algérie avec l'armée française, armée d'un pays victime 20 ans plus tôt des horreurs nazis.
  
"Tout ce qui vit cherche son bien-être aux dépens de qui il appartiendra"
Diderot
(Le neveu de Rameau)

L'expression, devenue classique, "Banalité du mal" est de Hannah Arendt après qu'elle eût couvert le procès d'Eichmann à Tel Aviv en 1962.

mardi 23 mars 2010

Yes he could!

Les débats sur la modification et l'élargissement du système de couverture santé américain ont été largement et régulièrement couverts par les médias européens.

Ce qui peut finalement paraître assez étonnant si l'on considère que cela n'affecte en rien les Européens ni le reste du monde. Seuls les Américains sont concernés.

Et pourtant on perçoit nettement à travers les reportages télévisés ou les articles de la presse combien les Européens - via leurs médias - sont tout à la fois intéressés et favorables à cette extension de la couverture sociale en faveur des plus démunis des Américains. 

S'agit-il d'un réflexe spécifiquement européen de solidarité avec les plus pauvres ou les défavorisés? Il est vrai que tous les pays industrialisés, d'une façon ou d'une autre, ont depuis la fin de la seconde guerre mondiale de tels systèmes qui profitent à tous et à chacun.

Cela fait depuis longtemps partie de la mentalité collective du vieux monde et l'on s'étonne que les États-Unis, qui ont longtemps représenté la modernité, soient à ce point en retard par rapport aux systèmes qui rendent la vie moins difficile à des centaines de millions de personnes de par le monde.

Pour ceux qui s'intéresse d'un peu près à la société américaine et à son histoire, on "comprend"  (sans les admettre) les arguments des opposants à cette réforme majeure voulue et réalisée par Obama. "Less government will always be better for Americans", "we don't want to be imposed a system we don't want", "we're free", "this country has been shaped by individuals", "It will cost us loads of billions dollars", "each one is responsible for his/her fate"  etc.

Mais il nous paraît à nous Européens plus difficile de comprendre que même les gens qui seraient le plus à même d'en bénéficier y soient opposés. Looks like those people have been so thoroughly brainwashed by drug companies and their political cronies that they've become blind and enemies of their own interests.

We sure don't have a say in matters of domestic policies of a foreign country and yet the fierceness Obama has encountered all along the process ending up with the vote of this health care bill doesn't fail to astound us.

The picture I chose is one of the less offensive among those one can find on the net! Have a look at this one for exemple!

Une autre explication possible à la sympathie "naturelle" des Européens pour cette réforme de la couverture sociale américaine tient aussi beaucoup à la personne du président américain qui jouit d'une très bonne image en Europe, même s'il y a toujours des opposants systématiques. It seems that all  European country whish it could have the honour to have Barrack Obama as their president while thinking many Americans don't deserve him.

This holds particularly true for the French since Sarkozy received the slap of his political life the very same day B. Obama achieved something historical in the history of the USA. Obama succeeded where F.Roosevelt, J. Kennedy, R. Nixon and B. Clinton failed. Talk of a historical landmark!

It's no secret that Sarkozy is incensed with rage and jealousy regarding Obama. That may also explain why the French have such esteem for the American president and such disdain for their own. When we suffer a vulgar, gross ignoramus, Americans have the privilege to have an educated, charismatic, elegant, posed and articulated POTUS. They lucky ones...

Nul n'est prophète en son pays décidément. Le souvenir de Gorbatchev est détesté par nombre de Russes car il est à l'origine de l'effondrement de "l'empire" soviétique alors qu'il est considéré en occident comme un personnage de stature historique. Il en ira probablement de même pour Barrack Obama que la moitié des Américains considèrent comme un traître à l'Amérique alors qu'il est perçu  dans le monde entier comme une figure majeure de l'histoire des États-Unis. 

Les Républicains n'ont pas dit leur dernier mot pourtant.

All in all, this process of extending the health security net in America with all the furor and hatred it ignited is another indicator of how different from Europe the American society is.


lundi 22 mars 2010

Cloak and dagger

Les résultats d'hier ont donné le signal de départ définitif pour la course de 2012.

Le corps électoral ne s'est pas massivement converti à gauche évidemment, personne ne le pense sérieusement. Si l'UMP a perdu c'est du fait de l'abstention d'une bonne partie de sa base quand les opposants se sont massivement exprimés. Phénomène ponctuel et réversible.

Je ne crois pas non plus que les électeurs de droite qui se sont abstenus se soient opposés aux réformes ou à la politique gouvernementale en général. En général car il y doit y avoir une partie ce cet électorat, conservateurs modérés, qui ne s'est pas retrouvée dans les excès genre identité nationale et ouverture  à gauche.

Bien plutôt, au-delà des victimes sur le terrain, c'est la personne de Sarko qui était visée par procuration. Ce sont ses troupes qui ont pris les coups pour lui.

Et coups il a pris, à tel point que l'atrabilaire, colérique et omniprésent little little man doit percevoir autour de lui le léger sifflement des poignards que ses affidés sortent de leurs étuis. Celui qui terrorisait tous ses valets et courtisans va sentir se concentrer de plus en plus autour de sa personne le cercle de ceux qui le rendent responsable de leur défaite.

Déjà Confucius parlait il y a 2.500 ans des ministres courtisans et incapables, des traîtres qui n'attendaient qu'une occasion pour faire volte face et brûler ce qu'ils adoraient la veille. Il est dans la nature du personnel politique (ça c'est de l'essentialisme!) de ne prendre en compte que son intérêt personnel puisqu'il fait de la politique son gagne-pain. Qui sacrifierait ses avantages, son salaire, ses cumuls de fonction, ses privilèges et finalement sa personne pour autrui? Pas plus les ministres ou députés que les cégétistes.

A 2 ans et 2 mois de la prochaine présidentielle, peut-être la plus grande difficulté politique de Sarko sera-t-elle de composer avec ses troupes, de les maintenir sous son autorité sachant très bien ce qu'il peut en attendre de loyauté. Surtout lui qui fait autorité en matière de trahison.

C'est dans les coulisses que le spectacle se donnera dans les deux ans à venir et bien plus du côté droit que du côté gauche.

D'autant que de Villepin dont on vient d'apprendre qu'il va fonder son parti ne sera pas en reste.

A une échelle nationale nous allons jouir d'un remake des municipales parisiennes de 2001 je crois où Tibéri et Séguin, tous deux du même parti, se tiraient la bourre avec force coups bas, magouilles et insinuations en tous genre.

Encore et toujours la politique est le plus passionnant des spectacles. Ça vaut bien Guignol, Gnafron et le gendarme...

Quel goûteuse et délectable issue que de voir Sarko dégager comme Giscard en 81!

samedi 20 mars 2010

Food for thought









"Des sphères innombrables qui brillent dans l'espace infini, chacune éclairant une douzaine environ de sphères plus petites tournant autour d'elles, brûlantes à l'intérieur et recouvertes d'une couche figée et froide sur laquelle une couche de moisissure a engendré des êtres vivants et connaissants - voilà la vérité empirique, le réel, le monde."

A. Schopenhauer
(Compléments au Monde comme volonté et représentation, Livre 1, chapitre 1)

"Les végétaux, les animaux et l'homme ne sont peut-être qu'une maladie sur la peau des planètes"

Rétif de la Bretonne
(Les nuits de paris)
"Quand je vois des hommes qui rampent sur un atome, c'est à dire la Terre, qui n'est qu'un point de l'univers, se proposer directement pour modèle de la providence, je ne sais comment accorder tant d'extravagance avec tant de petitesse."

 Montesquieu
(Lettres Persanes LIX)


mercredi 17 mars 2010

On se calme...

Le parti socialiste serait le premier parti de France au vu des résultats du premier tour des élections régionales.

On spécule déjà sur la présidentielle de 2012 comptes tenus de la méchante claque que vient de se prendre l'UMP. Mais l'UMP n'est pas toute la droite comme en témoigne le score du FN.

L'abstention supérieure à 50% peut se diviser en deux grandes parties: Les abstentionnistes de toujours à quelque élection que ce soit et, dans notre cas, les électeurs de droite traditionnels qui ont voulu manifester leur rejet de leurs représentants et de la politique menée par Sarko (ouverture, sécurité, économie, pouvoir d'achat, identité nationale etc.)

Inférer des résultats de ce premier tour que tout est possible en 2012, c'est à dire une possible victoire d'un candidat de gauche, me paraît bien optimiste. On peut se réjouir (c'est aussi tout de même un peu futile) de voir les Bertrand et toute la clique UMP mordre la poussière, il n'empêche que voir dans le résultat de ce premier tour le début de la fin pour la droite est pour le moins aventureux.

La France est foncièrement (le terme foncier est le plus approprié) conservatrice sinon réactionnaire.

S'ils se sont abstenus pour des élections régionales, les électeurs de droite, quand sera venu le temps de la mère de toutes les élections, savoir la présidentielle, ne prendront pas le risque de l'abstention même si c'est Sarko qui se représente.

Que sa personne soit insupportable à une très grande majorité de Français, de droite comme de gauche, n'empêchera pas le vieux fond droitier de l'électorat de retourner à ses fondamentaux le moment venu.

On n'en est pas là mais souvenons-nous du "Plutôt Hitler que le front populaire" de 1939.

En 8 élections présidentielles depuis 1958 la droite l'a emporté 6 fois contre 2 fois la gauche avec la même personne. Mitterrand avait un peu plus d'épaisseur que  n'importe quel possible candidat de la gauche actuelle.

Donc à mon sens on se calme, notre calvaire (ou chemin de croix, au choix) ne prendra pas inéluctablement fin en 2012...

vendredi 12 mars 2010

Pas de pétrole en Arménie


La commission américaine des affaires étrangères a décidé d'une résolution reconnaissant le génocide des Arméniens. 

Panique à bord au sein de l'administration Obama. La secrétaire d'État H. Clinton fera tout ce qu'elle pourra pour empêcher le vote de cette résolution par la chambre des représentants.

Cette reconnaissance du génocide de 1915 était pourtant une promesse de campagne du candidat Obama.

Du coup les Turcs menacent, rappellent leur ambassadeur, convoquent l'ambassadeur de Suède à Ankara etc...

Les Américains n'ont pourtant pas été les derniers à prendre conscience de la réalité de cette extermination du peuple arménien comme en témoigne l'illustration du billet.

Mais les données géopolitiques ont changé en un siècle. D'un côté les Turcs, 75 millions, de l'autre les Arméniens, 3,3 millions. Les Turcs membres de l'OTAN, interface entre l'Occident et le Moyen Orient, du côté américain pour ce qui concerne la question iranienne. Ces mêmes Turcs que les États-Unis veulent voir intégrer l'UE quitte à peser sans vergogne sur les chancelleries européennes pour qu'elles agissent en ce sens auprès de leurs gouvernements respectifs.

Ces mêmes États-unis qui n'ont de cesse de blâmer les uns ou les autres pour les crimes commis par chacun au cours du XXè siècle, semblent ne pas avoir la moindre gêne à pratiquer du révisionnisme par abstention quand leurs intérêts sont en jeu.

Rien de nouveau sous le soleil...

Et pourtant les pays qui ont reconnu d'une façon ou d'une autre la réalité historique du massacre des Arméniens ont bien pris la précaution de ne pas impliquer la Turquie contemporaine mais bien l'ancien Empire Ottoman. Rien n'y fait, les Turcs sont et restent dans le déni. Plus longtemps ils y resteront, plus douloureux sera ce qui alors aura valeur d'aveu.

Après tout, c'est leur affaire de continuer à ternir leur réputation (en ont-ils une d'ailleurs?) aux yeux de l'opinion publique internationale ou du moins aux yeux de l'Histoire.


dimanche 7 mars 2010

Jean-Paul 2 superstar.


L'Église catholique a en effet toutes raisons de faire de ce pape un saint puisqu'il a réussi le tour de force jusqu'alors inégalé de réaliser à lui tout seul et à mains nues 272 miracles. 


Oui Mesdames et Messieurs, vous avez bien lu: 272 miracles. Enfin, c'est ce qu'on lui attribue Maintenant il faut tout de même vérifier.

Un petit tour par WIKI nous apprend que depuis 1858 il y a eu à Lourdes 67 miracles  reconnus comme tels par les autorités ecclésiastiques.

On notera une baisse de forme de la Vierge Marie pendant 50 ans puisqu'il ne s'est rien passé de surnaturel entre 1858 et 1907. On s'est rattrapé en 1908 avec pas moins de 20 miracles, record inégalé. Depuis c'est la routine, avec encore un petit creux entre 1913 et 1946.

Ça c'est pour la Vierge Marie.

Quant à son célèbre fils, j'ai souvenir de 4 ou 5 miracles:

1°)  Multiplication des pains, 
2°)  Changement de l'eau en vin, 
3°)  Et que je me promène à pieds sur les eaux du Jourdain, 
4°)  Lève-toi et marche 
     et d'autres encore sans doute.

Eh bien Jean-Paul 2 ce n'est pas 67 miracles qu'il a réalisés, ce n'est pas la dizaine de petits miracles de Jésus lui-même, ce n'est pas moins de 272 miracles qu'il a faits.

Plus fort que La Vierge et son fils. Trop fort Jean-Paul 2! Pas possible, y'a un truc!

Ici n'est pas le lieu d'exposer la nécessité du miracle comme tour de passe-passe pour abêtir plus encore les masses afin de leur faire gober tout ce dont la prétraille a besoin pour maintenir les foules sous sa domination. C'est connu, n'y revenons pas.

Par ailleurs, Le Figaro compte beaucoup plus de mécréants qu'on ne pourrait s'y attendre. Les réactions des abonnés sont intéressantes à cet égard... Il y a même de quoi rire ou réfléchir (pas trop longtemps non plus, notre temps à tous est précieux).

Personnellement il y a longtemps que je ne me demande plus, j'en suis convaincu, les cardinaux qui officient au sein de l'Église catholique ont autant que moi la foi mais ils sont fonctionnaires depuis 40 ans minimum et ils font le taf pour lequel ils sont rémunérés et bénéficient d'un statut digne de celui d'un ambassadeur ou d'un quasi chef d'État. 

Ce serait bête de reconnaître qu'on s'est planté le jour de l'évaluation professionnelle alors on continue puisqu'on est entré dans la carrière. Mais en fait et au plus profond d'eux-mêmes, je suis persuadé qu'ils n'en on rien à faire de toutes ces simagrées. 

mardi 2 mars 2010

French women


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There seems to exist an American fascination with French women. Some sort of phantasm like what is inaccessible.


When Gertrude Ederle died  6 years ago, it was reminded how, being a member of the American women team for the 1924 Olympics in Paris (the last ones to date and certainly for the foreseeable future), she was relegated to the outskirts of the French capital, the American delegation wanting to keep the girls away from the cauldron of vice, lust and lewdness Paris was supposed to be by then. 

As a matter of fact, Puritanism wasn’t exactly the kind of fun the French were having during these same years. When N. Hawthorne was writing “The Red Scarlet”(1850), G. Flaubert was working on Madame Bovary (1857)… Then there was Colette and her Gigi series about women enjoying freedom in the choice of her partners/lovers. Not really the American habits of the time. And then came Françoise Sagan and her Bonjour Tristesse (1954). This novel was an incredible hit when it was published in America

The French were at it again with their stories of emancipated, multipartners women. Now, wasn’t that some fodder for their reputation of womanizers, free sex etc. Remember l’Origine du monde by G. Courbet? Do I have to mention the movies where naked breast was a common fixture of French films? How many times have I read souvenirs by American males telling how they would have killed anybody to see a French movie, knowing that was a not to be missed opportunity to have a glimpse of the forbidden fruit? 

Nowadays, how many times are naked women to be seen in American movies or on American TV channels? (Here is another culture shock for Americans spending some time in France when they watch French TV channels or see posters in the streets). Now, this mistress thing is a follow up of literary, history, painting etc. items which actually were a referenced discriminator between America and France.

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After Colette and just before F. Sagan there was also Simone de Beauvoir with her deuxième sexe which didn’t pass unheeded in the US. Add to this her 10 years or so long liaison with American Nelson Algren while she was with Sartre (who, himself…)… Although I don’t know if that liaison was particularly known in America.