mercredi 29 septembre 2010

mardi 28 septembre 2010

Mais on est où là?













C'est vraiment insupportable ces pays où l'on met en prison des opposants politiques ou des imprudents qui ont le tort de dire des choses que les gouvernements ne supportent pas. Chine, Iran, à peu près tous les pays arabes et africains, ce n'est pas chez nous que cela arriverait car nous, en France, en Europe nous bénéficions de liberté de pensée et d'expression.

Heu... c'est bien sûr ça?

Avez-vous entendu parler de Vincent Reynouard ou de David Irving?

On n'est pas d'accord avec leurs élucubrations mais tout de même, que des lois aient été votées en Autriche, en France (Loi Gayssot) et ailleurs qui prévoient des peines d'emprisonnement pour négation de l'Holocauste, cela donne à réfléchir sur la prétendue liberté d'expression garantie par les constitutions des pays membres de l'U.E. Mais on est où là?

L'Union Européenne qui ne cesse de donner des leçons de "démocratie", de droits de l'homme urbi et orbi est-elle vraiment en position de le faire?

Ce n'est certes pas en les condamnant à de la prison ferme que les négationnistes changeront d'avis non plus que les membres de leurs sectes. Bien au contraire, ils auront toutes raisons de croire que l'on veut les faire taire car ils détiennent une vérité qui insupporte les pouvoirs publics, genre Giordano Bruno ou Galilée.

D'un autre côté que les pays européens ayant adopté pareilles législations usent in fine des méthodes même qu'ils condamnent lorsqu' elles sont appliquées ailleurs dans le monde ça fait désordre je trouve.

On me dira : "Oui mais c'est pas pareil". Ben voyons... Un principe est un principe, il ne doit pas souffrir d'exceptions ou alors ce n'est pas un principe.

Le négationnisme constitue-t-il un danger pour l'ordre public? Pas le moins du monde à mon sens et chacun doit pouvoir exprimer ses opinions quelles qu'elles soient même si ça dérange. Il ne s'agit pas là d'appels au meurtre ou à la sédition que je sache.

A ce compte là, si l'on considère un possible trouble à l'ordre public, ce sont tous les chefs de toutes les religions et autres sectes qu'il faudrait mettre en prison parce que, question trouble à l'ordre public en professant les pires inepties et en abusant de la bêtise des masses, ce sont des centaines de millions de morts qui sont à mettre à leurs crédits depuis 2.000 ans et plus.

Ils n'étaient certes pas les premiers mais avec les Chrétiens il y a eu une foudroyante accélération des massacres des uns par les autres en quelques siècles. 

Qui est le chef de cette criminelle organisation d'abrutissement de l'Humanité?

Au trou Benoît XVI!

lundi 27 septembre 2010

Anniversaire











C'est aujourd'hui le troisième anniversaire de Shall We Talk.

Pourquoi ce tableau de Gauguin? Parce que c'est celui qui illustrait le premier billet le 27 septembre 2007. Je l'avais écrit pour SF qui finalement a préféré ne pas le prendre ce qui m'a été l'occasion de me dire : Et si j'ouvrais mon propre blog? Le thème et le ton de "Do you play french billard?" rappellent le contexte des années SuperFrenchie.

Je souligne également que c'est Anijo (Joann alors) qui avait eu la gentillesse d'assurer la relecture du billet. Thanks again Anijo!

Quelques chiffres : Il reste 415 billets en ligne alors que j'en ai "publié" 484. Suite à un "ménage" un peu trop vigoureux au printemps dernier une petite cinquantaine a disparu, des videos  notamment et des doublons ainsi qu'une douzaine dont je n'ai pas gardé trace (liste disponible sur demande). Aucun des disparus  n'a emporté avec lui un seul commentaire puisque j'ai conservé évidemment tous les commentaires que vous avez laissés.  

Depuis le mois de juin, et je ne m'en suis aperçu que récemment, Blogger a intégré un système de statistiques assez bien fait qui permet de retrouver tous les commentaires  depuis l'ouverture du blog.   

Voici donc le premier commentaire de Zombie12toes  (27 octobre 2007) avant de devenir ZapPow ici.

Le premier commentaire de Ned (20 novembre 2007)   


Quant à merbel c'est ici qu'elle a commenté pour la première fois.

Je ne veux pas laisser Etchdi dans l'oubli, sa dernière apparition date du 18 janvier 2009 (où se retrouvaient ZapPow, L'Amerloque et EYGH). Je ne dois pas être le seul à regretter son absence.

Il y a eu quelques météorites, une quinzaine peut-être, qui ont laissé un commentaire et ne sont jamais revenus, telle cette Shannon le 23 décembre 2007.

Shall We talk compte aussi quelques habitués depuis au moins 6 mois que je l'ai remarqué, trois venant des États-Unis et au moins deux de Belgique et deux du Canada. S'y ajoutent semble-t-il 3 ou 4 provenant de France voire Paris même mais c'est très imprécis.

Si j'en crois Blogger il y a eu 2250 commentaires soit une moyenne de 4,7 par billet. Une moyenne vraiment car il y a les billets sans commentaire et les billets à 20 commentaires et plus. "Record" tout récent de 34 commentaire sur "A Paris" le 18 septembre.

Le compteur général a été  mis en place fin janvier 2008 et indique à ce jour près de 29.500 visites. En comptant les visites de septembre 2007 à fin janvier 2008 cela doit faire peu ou prou 34.000 visites. 

Il faut enlever tous les visiteurs uniques qui passent et repartent dans les secondes qui suivent et l'on peut déduire quelque 15.000 ou même 20.000 visites de  l'ensemble, je n'en sais rien.

Pour ce qui concerne l'origine des visites impromptues, la majorité évidemment provient de Google avec pendant très longtemps (et ça continue) une recherche sur Lia Origoni dont j'avais mis en ligne une video à une époque où le blog était en sommeil très profond. Les infos données par ZapPow à cette occasion n'ont pas manqué d'instruire la petite centaine de visiteurs qui sont arrivés sur ce billet.

Autres recherches qui ont amené les visiteurs sur le blog : "Flegme britannique" (Pipeau) et Déjà vu (avec un météorite from Texas).

Google image est une source de très nombreuses arrivées aussi avec une photo de Sarko à une manif, celle-ci précisément (c'est la seule qui existe d'ailleurs) que j'avais un peu recadrée et qui amène presque tous les jours à ce billet

Si vous recherchez Hôtel de Talleyrand (Google image) la première photo est référencée sous flocon-flocon blogspot.com. Don't ask me why, je n'ai rien fait si ce n'est recadrer la même photo disponible sur Google. Cette photo renvoie à un billet de mai, 5 million $.

J'ai dû modifier le titre d'un billet (Sexe, love and passion à la française), déjà paru chez SF), trop de visites inopportunes. 

Je ne sais pas pour vous mais relire ces billets me donne une étrange impression "d'éloignement" dans le temps alors que 1, 2 ou 3 ans ce n'est tout de même pas une séquence temporelle bien longue dans une vie.

Et bien si justement! C'est précisément parce que chacun de ces billets renvoie spécifiquement à une journée dont je n'ai pas le moindre souvenir par ailleurs mais qui est pourtant marquée, isolée dans le flux du temps dont elle est extraite par un écrit qui lui ne "bougera" plus. Comme dans un journal (au sens diary) chaque entrée restera pour toujours like a stone in a field où nous sommes passés mais que nous avons à présent quitté. C'est un souvenir de notre présence hic et nunc qui nous est comme une ancienne photo sur laquelle nous nous retrouvons avec une certaine émotion.

Ainsi ZapPow a-t-il relu récemment un de ses commentaires sur SF, un commentaire vieux de 26 mois, ce n'est rien semble-t-il, et pourtant je crois que cela lui a fait plaisir (je ne parle pas de serrement de cœur non plus hein...). Il doit en être de même pour chacun d'entre nous j'imagine quand nous retrouvons une ancienne image, un ancien témoignage de ce que nous fumes un jour donné.

A chacun son rapport au temps aussi, le contexte propre à nos existence à ces périodes-là... Mais 1, 2 ou 3 ans ce n'est pas rien du tout, chaque jour est notre dernier jour, il faut le vivre le plus pleinement qu'il se peut. Carpe diem!

Ce billet anniversaire se fait long, laissez-moi cependant vous remercier tous Anijo, Ned, merbel et ZapPow ainsi que les visiteurs réguliers (A la Coluche : J'ai les noms des meneurs!) pour votre fidélité et vos participations, elles seules donnent un sens et une raison d'être à ce blog qui ne serait rien sans vous.

Du plus profond du cœur : Merci infiniment à tous!

samedi 25 septembre 2010

Oh! Look there!













Nombre d'adultes, quand ils sont confrontés à des questions embarrassantes ou des colères de leurs enfants, ont recours à la ficelle vieille comme le monde : "Oh regarde là-bas le zoizeau!" espérant détourner l'attention des gosses pour un moment.

C'est ce que font nos politiques et tous les politiques du monde entier depuis toujours.

- L'année dernière nous avons eu droit à la cellule d'ultra-gauchistes de Tarnac avec Alliot Marie dans le rôle de Cruella qui a fait envoyer Julien Coupat 6 mois derrière les barreaux. Que reste-t-il de la cellule d'ultra-gauchistes un an plus tard?

- Il y a une semaine alerte rouge, la France était sous la menace terroriste comme jamais depuis des années. D'ailleurs on cherchait une femme kamikaze se promenant voilée dans Paris. Ils ont dû la retrouver puisqu'on n'en parle plus.

- Attendez-vous à la quatrième garde à vue de Liees Abjaad que depuis 4 mois on nous ressort régulièrement pour bien faire s'exciter les masses. Comme si depuis juin il n'avait pas encore été possible de déterminer si oui ou non il y avait eu fraude aux aides sociales, s'il était polygame etc. Pas vraiment sympa le gars mais je trouve que ça commence à se voir.

- Pour mémoire rappelons-nous des Irlandais de Vincennes (1982) dont il est à présent établi que ce sont les flics qui avaient planté des armes, explosifs, détonateurs que sais-je dans leur 2 pièces. Ils ont tout de même passé 9 mois sous les verrous avant que la Cour de Cassation ne décide 20 ans plus tard qu'il y avait prescription. Et oui, c'était encore un juge d'instruction qui avait de façon tout à fait "indépendante" monté un dossier à charges...

Une fois encore voilà des étrangers qui ont des éléments de réflexion sur La France pays des droits de l'homme etc...

- On a eu droit du temps de Pasqua (celui qui allait terroriser les terroristes...) aux frères Abdallah (photos desdits frères affichées dans toute la France) et puis on est passé à autre chose...  

Il y a 5 ou 6 ans on apprenait que les autorités de New York avaient déjoué un attentat terroriste qui s'il avait été mené à bien aurait conduit à des dévastations épouvantables (genre Hiroshima ²). Et puis plus un mot...

Avant même que Maslow ait créé sa pyramide des besoins tous les dirigeants en tous lieux et de tous temps savent parfaitement comment contenir les peuples : Constamment activer la crainte viscérale de la survie (fear factor). Comme ils savent que les masses ont le développement mental d'enfants de 8 ans auprès desquels ils représentent l'instance paternelle rassurante et protectrice.

Alors on n'en verra jamais la fin de cette instrumentalisation de nos besoins fondamentaux et on nous dira toujours de regarder l'oiseau là-bas.

jeudi 23 septembre 2010

Le Pen n'aime pas les Ch'tis













Dans un récent commentaire merbel rappelait comment Mitterrand avait instrumentalisé le groupuscule Front National de Le Pen pour les présidentielles  de 1981 avec le résultat que l'on connaît : l'extrême droite représente à présent de 15% à 18% de l'électorat français.

Que Mitterrand  ait ainsi usé d'une vielle ficelle politique ne me choque nullement, c'est de bonne guerre. La droite n'a eu de cesse de 1968 à 1988 de brandir l'épouvantail des socialo-marxistes pour maintenir sous sa bonne garde les électeurs des classes moyennes et populaires. 

J'ai commis il y a un an un billet sur la droite française et l'émergence du F.N qui émane bien à l'origine d'une scission d'avec la droite classique avec l'arrivée de Giscard; d'où la photo de Jacques Duclos qui avait -à juste titre- énoncé en 1969 que Pompidou et Poher c'était "bonnet blanc et blanc bonnet". Cette formule est de nouveau d'actualité : Sarkozy et Le Pen c'est bonnet blanc et blanc bonnet, c'est la droite traditionnelle et revancharde depuis 1871 et la Troisième République.

Pour ce que j'en sais, les électeurs ou partisans du FN sont des citoyens comme les autres qui ont le droit d'avoir des opinions et même de les exprimer. Par ailleurs le FN n'a jamais eu comme programme l'extermination d'une communauté quelconque ou le projet de déclencher une  guerre contre qui que ce soit.

Le programme F.N est constitué de quelques lignes de force telle que son opposition à l' U.E et à la mondialisation en général ce qui est également un des points de convergence avec l'extrême gauche. Ainsi, lors du référendum relatif au traité constitutionnel de l'Union européenne en 2005 Le Pen et Besancenot étaient côte à côte lors du débat télévisé qui avait été organisé 15 jours avant le vote.

Autre versant du programme F.N : une immigration contrôlée mais pas l'arrêt immédiat et définitif de toute immigration. Les ressortissants des pays européens ne sont d'ailleurs pas concernés. On se souvient que Fabius vers 1985 avait dit que Monsieur Le Pen posait les bonnes questions mais apportaient de mauvaises réponses. Il s'était fait remettre à l'ordre et la doxa socialiste a depuis maintenu une intransigeante position qui nous a mené à un déni de réalité pathologique.

Le F.N ne demande pas moins d'État et plus de dérégulation tout au contraire : il dénonce la main-mise des compagnies et groupes internationaux sur l'économie française. A croire que ce programme est inspiré du Manifeste du Parti Communiste de Marx (1848) dans lequel on peut lire une dénonciation de la circulation sans contrainte des marchandises et des capitaux de par le monde au détriment du prolétariat dont la bourgeoisie ne requiert que la force de travail la moins chère possible.

L'électorat du F.N est bien constitué essentiellement de membres de la classe ouvrière, ceux-là mêmes pour qui Marx a écrit son Manifeste. On aime, on n'aime pas, ces citoyens pensent peut-être à tort ce qu'ils pensent mais les ignorer ou les mépriser relève du terrorisme intellectuel.

La plus terrible conséquence de l'instrumentalisation du FN des années 80 c'est la mise en place dans les esprits que "l'extrême droite" des années 80 = l'extrême droite d'avant guerre = le nazisme = Auschwitz = le mal absolu.

Près de trente ans de culpabilisation massive ont abouti à ce résultat que la distorsion du réel est telle à présent que tout débat, tout échange, politique ou pas, sur quel que sujet que ce soit, aboutit i-né-vi-ta-ble-ment à un échange d'accusations de fascistes, nazis et racistes de la part de la gauche.

On peut en voir une démonstration tous les jours en ce mois de septembre à propos de l'expulsion des Roumains et Bulgares en situation irrégulière sur le territoire français. On peut lire ici et là les plus absurdes, les plus insanes comparaisons avec Vichy, les rafles, les camps etc. Une véritable hystérie collective dont l'origine n'est autre que l'identification qui a été mise en place il y a une trentaine d'années entre les nazis et le F.N.

Nous avons été à ce point mentalement conditionnés depuis 30 ans que le nom de Le Pen est devenu l'irréfragable Schibboleth de la moralité à tous les niveaux, politique, culturel, social etc. Tu penses comme Le Pen est l'accusation la plus sinistre qui soit et de laquelle il faut se disculper le plus vite possible si cela est même encore possible. L'association avec Le Pen est la pire marque d'infamie qui puisse être prononcée.

Rappelons tout de même que par rapport aux Républicains (américains évidemment) voire avec certaines composantes des Démocrates, le F.N est véritablement un mouvement de Bisounours.

La culpabilité d'envergure européenne post coloniale et post seconde guerre mondiale associée à la diabolisation du F.N en France et tout ce qui touche à la droite a amené à un véritable désastre intellectuel au niveau européen. Cette pandémie mentale à l'échelle du continent ne manquera pas, c'est inévitable, de susciter une réaction qui n'aura d'autre origine que cette pathologie elle-même; les anticorps joueront leur rôle naturel le moment venu.

Tout refoulement appelle nécessairement sa libération, par la parole ou l'agir, la dynamique tant des corps que de la pensée étant ainsi faite. Et plus forte est la répression, plus violente sera la réaction comme l'ont montré les guerres de décolonisation par exemple. C'est organique.

Un dernier mot sur le titre qui se veut un exemple de tétanisation des esprits : Il y a deux ans Le Pen avait dit à je ne sais qui, un voisin de table peut-être, qu'il n'aimait pas les Ch'tis et qu'il n'irait pas les voir. Breaking news! Ni une ni deux, l'info était reprise dans Le Monde, Libé et consorts. Le Pen n'aime pas les Ch'tis! Quel salaud ce type, c'est vraiment une preuve de plus que c'est une ordure : il n'aime pas le film qu'ont vu  15 millions de français.


Ben moi non plus je n'ai pas vu les Ch'tis et je n'ai pas envie de les voir. Quel salaud ce Flocon!


mardi 21 septembre 2010

Crime sur ordonnance











Les deux billets (1, 2) sur la généalogie voulaient exposer l'insignifiance (au sens premier : ce qui n'est pas signifiant) d'une prétendue reconstitution "historique" qui, à mon sens, n'apporte rien de substantiel à la connaissance de soi pour ceux qui s'y adonnent.

Nous savons tous très peu de choses les uns des autres, même de ceux qui nous sont les plus proches. Il en va ainsi de nos parents et plus encore de nos grands-parents mais tout de même, nous savons d'où l'on vient, nous n'avons pas le sentiment d'être apparus out of nowhere, nous percevons intuitivement que nous sommes dans une continuité qui nous donne assise dans le réel. 

Ce qui nous a précédé, et que nous ignorons pourtant, nous intuitionnons que cela a été et cela constitue une partie de notre mémoire individuelle inconsciente issue de la mémoire collective qui permet notre insertion dans la continuité, dans la durée, qui est notre rapport essentiel au Temps.

Mais qu'en est-il donc des enfants nés sous X dont tout le monde sait que toute leur vie ils sont en manque de cette connaissance de l'origine, en manque de ce qui devrait constituer une partie de leur mémoire et qu'ils sont dans la souffrance permanente d'une incomplétude identitaire?

On peut déjà se demander s'il n'est pas moralement criminel qu'existe pareille possibilité pour une mère de ne pas laisser à une personne le droit de savoir qui elle est, d'où elle vient, et d'infliger ainsi à un être pensant une blessure identitaire qui le suivra toute sa vie.

Quelles que soient les circonstances, l'enfant est absolument innocent du destin qui lui a été assigné quand la mère, elle, est toujours responsable de ce qui est advenu. Pour ce que je comprends des mystères de la vie, la mère était là avant l'enfant (comme le père qui refuse de reconnaître  le sien bien sûr).

Pire encore dans le dévoiement moral, la possibilité des inséminations artificielles par donneurs de sperme dont l'anonymat est garanti! 

Merveilles de la science, beautés de la génétique! C'est sur ordonnance qu'une femme peut se faire inséminer et, pour satisfaire le besoin le plus égoïste qui soit, celui d'un ventre qui veut être plein, faire venir à l'Être un individu qui n'est plus que le résultat d'une rencontre programmée d'une ovule et d'un spermatozoïde.

L'individu qui naît de cette soupe génétique n'est plus que le produit organique d'une immonde alchimie.

Cette blessure au plus intime de la personne n'est-elle pas comme une castration mentale délibérément infligée en toute bonne conscience par la conjonction de l'ignoble égoïsme de la mère et la totale inconscience du mâle? Qui tout deux, quoique s'ignorant l'un et l'autre, se sont entendus en toute connaissance de cause pour commettre un crime autorisé par la société.

"Ou bien il ne faut pas faire d'enfants, ou bien il faut prendre ensemble la peine de les élever et de faire leur éducation"


Platon
(Criton, 45e)

samedi 18 septembre 2010

A Paris


On trouve tout sur la toile décidément...


En parcourant Google earth je cherche ma rue dans Paris et je découvre qu'un habitant d'un immeuble en face du mien a pris cette photo de la rue le 8 Juillet 2009 à 10h12. 

Alors j'habite au troisième (4th for Americans) les 3 fenêtres blanches au bout du bâtiment (1869) sous les 2 balcons avec des plantes et arbustes.

Et comme je ne vais pas me gêner, voici la photo de l'immeuble d'en face vu de chez moi.


La première photo a donc été prise du 4ème étage de cet immeuble (sous le balcon).

Pas très bucolique comme environnement mais avant-hier au bois de Vincennes j'ai pris cette photo :



C'est un faucon crécerelle je crois. Je sais qu'il y en a dans les tours de Notre Dame.

jeudi 16 septembre 2010

Entrisme et veulerie






Il y a des sujets dont j'avais vite décidé de ne plus discuter que ce soit la peine de mort, l'avortement, le divorce, la majorité à 18 ans etc. quand ils étaient d'actualité dans les années 70. Pas de temps à perdre avec les réacs  et conservateurs de tous poils.

De la même façon il y a une douzaine d'années quand des gamines venaient à l'école voilées et qu'elles (comprendre les tireurs de ficelles derrière) portaient plainte pour discrimination etc. Pour moi c'était le non absolu et définitif. Bon, une loi a été votée et semble-t-il l'affaire s'est calmée.

C'est à présent la burqa ou le niqab que les intégristes islamistes essaient de faire passer dans les mœurs de la République comme allant de soi et même une preuve de liberté des femmes qui ont bien le droit de se vêtir comme bon leur semble et de pratiquer leur religion sans entraves. Ben voyons, les bons apôtres qui se servent de la tolérance propre aux sociétés "démocratiques" pour introduire leur intolérance au sein même de ces démocraties. Cela s'appelle de l'entrisme.

Le parlement a fini par voter une loi qui définit les conditions dans lesquelles on ne peut masquer son visage en public (sauf exceptions ad hoc).

Que croyez-vous qu'ont voté le PS, les communistes, les Verts et consorts? Eh bien ils n'ont courageusement rien voté (abstention) pour deux raisons :

1°) Le risque d'inconstitutionnalité de la loi, ce qui est le paravent légaliste de leur veulerie (votez toujours, on verra bien ce qu'en dira le Conseil Constitutionnel).

2°) Le désir de ne pas "stig-ma-ti-ser" une certaine population qui est le paravent humanitaro-victimiste de leur lâcheté électoraliste. 

Être à ce point tétanisé par ses propres obsessions idéologiques renvoi immanquablement aux obsessions obscurantistes du camp opposé. Ce déni pathologique de la réalité vécue au quotidien par les citoyens de la République ne peut avoir d'autres conséquences que de détourner plus encore leurs propres électeurs "naturels" du PS ou du PC. 

Le PS est pathétique de démagogie et me conforte de plus en plus dans l'idée que ce parti n'a aucunement envie de retourner au pouvoir en 2012, se satisfaisant tout à fait de tenir la quasi totalité des régions et une majorité des grandes villes.

Avec une pareille opposition, Sarko, quelle que soit la détestation qu'il génère à droite comme à gauche, n'a peut-être pas trop à s'inquiéter pour sa réélection. Sauf à ce que DSK se présente, je vois arriver gros comme une maison un second tour Marine Le Pen vs. Sarkozy.

Le PS montre aussi quelle est sa vraie nature : celle des éléphants parisiens prêts à lâcher en pleine nature les millions de citoyens qui comptent sur eux au profit des petits fiefs régionaux dont ils sont les roitelets.

Mitterrand avait dit des socialistes qu'"ils  ne changeront jamais"  et nous en sommes encore en 2010 aux barbichus SFIO d'il y a 60 ans.

Désespérant!

lundi 13 septembre 2010

Blood of the beast











Georges Franju est un réalisateur français dont le premier film, un court métrage en noir et blanc de 20', a été tourné en 1949 aux abattoirs de La Villette et de Vaugirard. Ce film, à ma connaissance, n'est jamais diffusé nulle part tellement ce qu'il décrit est insoutenable d'horreur.

Jamais il ne nous est donné d'ailleurs de voir des reportages sur les conditions dans lesquelles s'effectuent les abattages industriels, la sensibilité des citadins ne le supporterait pas. Les industriels du secteur évidemment n'ont aucune envie de faire la promotion de leurs activités. Il en va de milliards de dollars de C.A.

Le film est disponible en trois parties sur YouTube (en anglais) part one, part two and part three. You'll notice how parts 2 and 3 require your authorization if you want to go on...

One of the user's reviews on IMDB describes this film as 20 minutes of unspeakable horror.

La proximité des dates avec la découverte des camps de concentration (1945) et la réalisation du film  (1949) a souvent été l'occasion d'un rapprochement sur l'affreuse capacité des hommes à commettre en toute bonne conscience et sans état d'âme des abominations sans limites tant sur leurs semblables que sur leurs frères les animaux. 

Peter Singer, philosophe australien dont les travaux sur l'antispécisme sont à l'origine de la création du PETA américain a-t-il vu ce film? C'est possible encore qu'il ne soit pas utile de l'avoir vu pour avoir une opinion sur le traitement que les hommes devraient accorder aux animaux. Dans son livre La libération animale il évoque les centaines de millions d'animaux qui sont élevés et torturés chaque jour dans le monde à seule fin de servir d'aliment à des milliards d'individus qui pourraient très bien se passer d'alimentation carnée.

La question relative au traitement des animaux n'est certes pas récente, les présocratiques en parlaient déjà il y a 2.500 ans et on peut lire le traité de Porphyre de Tyr sur L'abstinence de la chair des animaux au 3è siècle après J.C.

Le film est "neutre" en ce qu'il ne condamne pas implicitement les bouchers ni ne s'apitoie sur les animaux. C'est du pur ultra réalisme qui juxtapose l'horreur avec la "poésie" du quotidien que mènent les hommes et les femmes voisins des abattoirs comme vivaient paisiblement les habitants des communes voisines d'Auschwitz ou de Dachau. En un même lieu, dans le même temps coexistent l'enfer et le non-enfer.

Les bouchers qui œuvrent dans ces abattoirs le font en professionnels, en sifflotant et cigarette aux lèvres, ils sont un des éléments de cette industrie, il faut bien qu'il gagnent leur vie, ils sont mariés, ont des gosses...

Cela nous renvoie au concept de banalité du mal qu'Hannah Arendt avait énoncé à l'occasion du procès Eichmann en 1961 : Il n'est pas nécessaire d'être un monstre dénué de toute sensibilité et d'asociabilité pour commettre les actes les plus révoltants d'inhumanité. Hommes ou femmes, nous portons tous encore en nous des résidus de nos pulsions archaïques les plus sauvages et barbares.

Chacun est cependant responsable de ce qu'il fait parce qu'il est responsable de ce qu'il est. Le propre de la civilisation c'est précisément de maîtriser ces pulsions pour les sublimer dans l'édification collective d'une société qui tend à notre protection comme à notre préservation.

En détournant la formule de Kant relative à l'art, c'est une finalité sans fin (l'anglais est ici encore plus précis, sans fin signifiant without end et non pas without goal) dont il s'agit et le process de l'humanisation définitive de l'homme est un inatteignable horizon.


(On "peut" voir sur YouTube d'autres videos sur le sujet, notamment l'abattage rituel de dizaines de millions de moutons égorgés vivants à l'occasion du Ramadan. Les religions sont d'aberrantes élaborations mentales destinées à canaliser et légaliser la barbarie.)

vendredi 10 septembre 2010

Rip Van Winkle












It's been such a long time that I've heard about this short story by W. Irving that I had to read it. Mission accomplished and I can't say that was the literary experience of my life. A nice bucolic little story it may be but that can have some importance for American readers only methinks.

It's all about the symbol of the birth of America or rather, the transition from a British colony to an independent state which led to the unaltered identity of the American citizens per se.

I gather it must be some mandatory reading in American schools (or is it?) and the only reason why a foreigner would read this piece is because he's/she's interested in American culture, history and literature which is my case then.

I didn't do any serious research but I believe the action is supposed to have taken place between, say, 1766 and 1786.

There's something which didn't fail to arise my curiosity and it's the name of the main character. He's a descendant of the Dutch settlers and in his name I can read blink, wink, and wrinkle. Come to think of it, all these words are Time-related whether be it about its brevity or, on the contrary, its length which is the condition for wrinkles to appear.

Did Washington Irving choose this name on purpose or did the inner dynamic of language do the trick for him? True to say, there are so many possibilities with the English language that it seems any word-clustery is likely.

And also, did he chose the first name of his caracter, Rip, at random or is it legitimate to read Rest In Peace you former subject of King George III?

Well, at least I know who Rip van Winkle was and why he's so often referred to in the US. Even Thoreau in his Civil Desobedience  (1849) mentions him 30 years after the story of Rip van Winkle was published.


(On a side note it's worth noticing that the Wiki articles about Rip and Thoreau are both classified as quality articles respectively in German and French but not in English)


jeudi 9 septembre 2010

Actualités antillaises




- Ben non, je ne connaissais pas cette Martiniquaise... C'est toujours comme ça avec certains artistes, ils sont inconnus des programmateurs radio/télé.

Sauf de gars comme Jean-Pierre Mocky qui l'a fait tourner il y a 15 ans. Mais lui il est différent...


- Et le même jour un Guadeloupéen se fait brillamment remarquer. On veut croire qu'il sera l'anti David Douillet...


- Il s'en passe vraiment des choses aux Antilles. Cet été c'est un Japonais qui a remporté le tour de Martinique.


Il va falloir que je mette France-Antilles en marque page to keep up with the vibrant cultural news over there...

mercredi 8 septembre 2010

A la manif.








Hier étaient organisées de grandes manifs contre le projet gouvernemental de modification du régime général des retraites. J'y suis allé, encore que je ne sois nullement concerné, essentiellement pour ajouter ma petite personne à la masse des mécontents.

Ça tombe bien, la manifestation prenait son départ à République, près de chez moi donc.


 (le cirque d'hiver en arrière-plan)


Il y a un article qui couvre l'événement dans le New-York Times avec près de 150 commentaires, la plupart se prononçant d'ailleurs non pas tant sur la légitimité de ces manifestations mais sur la différence entre l'activisme des Européens en général par rapport à l'apathie des travailleurs américains.

Ce qui me fait penser au texte de Henry D. Thoreau sur La désobéissance civile où je lis :

Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme; qui se proclamant héritiers de Washington ou de Franklin, restent plantés les mains dans les poches à dire qu’ils ne savent que faire et ne font rien.
(within an altogether different context of course)

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce texte de Thoreau mais il me semble que lorsqu'il appelle à moins de gouvernement cela fait penser à Reagan qui disait : le gouvernement n'est pas la solution, il est le problème. Il faut sans doute faire la distinction entre le gouvernement et l'État j'imagine.


    En tous cas il faisait beau, condition impérative pour une manifestation réussie. Ce matin il pleut...
                                                                      

mardi 7 septembre 2010

Le pervers (Portraits VII)












Le pervers est du genre à vous asséner des affirmations gratuites qui entraînent i-né-luc-ta-ble-ment sur le terrain du délirant et fait de vous, si vous n’y prenez garde, une marionnette dans le théâtre de ses élucubrations. On se retrouve emmêlé dans d’invraisemblables contorsions argumentatives qui sont comme autant de sables mouvants : Plus on essaye de s’en sortir par le haut plus en fait on est aspiré vers le bas. Chaque réponse, aussi bien argumentée et fondée qu’elle soit, ne fait qu’alimenter le processus névrotique. 

S’engager dans une discussion avec un pervers c’est se perdre et participer à sa propre perdition comme on est complice de la jouissance dudit pervers. Car c’en est une, qui consiste à jubiler (plus ou moins inconsciemment) au spectacle des vains efforts de l’interlocuteur pour s’extraire du piège qui lui a été tendu et au centre duquel il essaye en vain de ramener un peu de raison. 

S’engager dans une discussion avec un pervers c’est s’engager à son insu dans une relation malsaine qui ne connaîtra jamais de fin autre que celle qu’on aura l’autorité de lui imposer. De lui-même le pervers aura toujours plus de ressources que son interlocuteur pour relancer et entretenir sa jouissance : C’est sa raison d’être et sa raison d’ainsi de comporter avec l’Autre.

Car il faut bien se garder de croire que le pervers est désireux d’échanger des idées avec l’autre, qu’il est là pour débattre avec d’autres convives. Sa visée est de se servir de son interlocuteur pour accéder à la jouissance primaire en instrumentalisant l’Autre, sans que celui-ci ne s’en rende compte bien entendu. 

Le sadisme est l'essence même du pervers ne serait-ce aussi que parce qu’il abuse en toute connaissance de cause de la naturelle honnêteté intellectuelle a priori et du désir de converser sans arrières pensées de son interlocuteur. Une araignée se contente d’attirer sa proie dans sa toile puis de la capturer, de la tuer et de la stocker. Le pervers se garde bien de ça, où serait son plaisir? 

Rompre le dialogue c’est le confronter à la frustration suprême : l’Autre lui échappe, celui-là même qui est détenteur des conditions de sa jouissance. Il se retrouve alors seul face à son impuissance. Mais lui imposer l’autorité du refus c’est lui donner l’occasion de sortir son joker le plus récurrent : Le refus de débattre de l’autre, sa malhonnêteté intellectuelle qui “prouve” bien qu’il a raison et que l’autre ne veut pas reconnaître la réalité, qu’il est dans le déni etc. 

Fondée sur une tentative toujours sous-jacente de culpabilisation, c’est à une inversion des rôles que tente de se livrer le pervers, non sans succès d’ailleurs car il est très difficile de gérer la culpabilisation quand on n’y est pas préparé. Cette culpabilisation, c’est aussi et encore une autre voie d’accès à la jouissance pour le pervers.

samedi 4 septembre 2010

Latences mathématiques















 13/7 : 11/27 je ne sais pas faire mais cela ne m'empêche pas de me poser des questions...

Les mathématiques et la géométrie sont vraiment des facultés humaines qui nous dépassent. Ce sont les seules, absolument les seules, qui possèdent sui generis des règles absolument intangibles et irréfragables, plus encore que le cours des planètes qu'un accident peut venir bouleverser.
 
Les productions des mathématiques et de leur sœur la géométrie sont nécessaires par rapport aux produits de l'imagination ou de la raison qui, eux, sont contingents.

Rien qui ne soit nécessaire dans l'univers spatio-temporel que représentent mathématiques et géométrie. Aucun axiome, aucun postulat, aucun résultat n'est contingent. Tous sont nécessaires et devaient être mis au jour tôt ou tard parce qu'il est dans leur essence même de contenir leurs développements ultérieurs. Inéluctablement, une démonstration mathématique s'appuie sur des résultats obtenus antérieurement et préparent la voie à de futurs et inimaginables nouvelles découvertes.

Autrement formulé, tout l'univers mathématique et géométrique est contenu en lui-même qu'il ait été  déjà dévoilé par l'homme ou qu'il soit encore à découvrir.

Les astronomes égyptiens, babyloniens ou chinois d'il y a 4.000 ans possédaient des connaissances mathématiques et géométriques étonnamment étendues par rapport au niveau de développement des sociétés dont ils étaient les grands prêtres. Mais pouvaient-ils jamais imaginer que de ce qu'ils possédaient déjà, un mathématiciens français du nom de Fermat dégagerait 2 théorèmes 3.500 ans plus tard et ce même Fermat pouvait-il imaginer à son tour qu'il faudrait encore 350 ans pour démontrer la validité de ses théorèmes?

N'est-il pas extraordinaire de savoir qu'existent des étendues encore inconnues de nous mais que ces extensions dues à la dynamique de la recherche mathématique sont en nécessaire latence dans l'essence même des mathématiques et qu'il dépend d'un certain Temps pour que nous accédions à leur existence?

Les mathématiciens contemporains travaillent, entre autres, sur ces 7 problèmes réputés insurmontables. Je ne saurais dire bien sûr dans quelles nouvelles voies la résolution de ces problèmes  entraînera les chercheurs mais à coup sûr dans cent ans se poseront de nouveaux problèmes réputés insolubles.

N'est-il pas vertigineux de savoir qu'un univers existe, qu'il ne dépend que de nous qui devons le découvrir et que cependant nous ne sommes que les instruments/serviteurs d'un savoir qui nous dicte ses règles alors même qu'il émane de nous?

Et rien n'indique à l'ignare que je suis que ce déploiement des virtualités mathématico-géométriques connaîtra jamais un terme. L'informatique est désormais en mesure d'accélérer de façon prodigieuse la recherche mathématique et dans le même temps elle fait continuellement découvrir de nouveaux horizons qui eux-mêmes etc. à l'infini semble-t-il. Est-ce là une démonstration de l'histoire de l'Esprit à la Hegel?

Quoi qu'il en soit, cette apparente expansion à l'infini de l'univers mathématique nous ramène aux infinies productions de l'imagination, autre spécificité de notre nature. La loi d'un côté, l'anarchie de l'autre. Et les deux nous sont nécessaires.

Shakespearian isn' it?        

jeudi 2 septembre 2010

Commerçants itinérants












D'évidence c'est d'une très longue histoire que sont issus les nomades, Gitans, vagabonds, Romanichels et Gens du voyage dont il est question ces temps-ci en France.

Le tableau de Van Gogh montre bien la représentation que l'imaginaire européen se faisait des Gitans d'alors. Mais ce qui était un mode de vie marginal possible au XIXè siècle, l'est devenu beaucoup moins au cours du XXè siècle et semble devenu économiquement quasi impossible à présent.

Les gens du voyage comme il se dit maintenant sont français et j'imagine qu'ils le sont parce que leurs ancêtres Romanichels d'Europe centrale (ou Bohémiens, anciennes et désuètes appellations) sont nés en France. Au bout de quelque 10 générations cela fait du monde.

Que des dizaines de milliers de personnes aient choisi un mode de vie itinérant et non sédentaire c'est leur affaire mais cela ne manque tout de même pas de poser des questions auxquelles il n'est jamais répondu.

Where does the money come from???

Comme tout le monde j'ai vu des rassemblements de voitures plutôt haut de gamme et de caravanes, en province et à Paris il y a 3 ou 4 ans sur l'esplanade du château de Vincennes par exemple. Quand plusieurs milliers de ces véhicules qui consomment des 8 litres au cent vont en pèlerinage aux Saintes Maries de la mer combien cela fait-il de dizaines de milliers d'Euros en essence?

La nouvelle appellation c'est "commerçants itinérants", élément de langage tout nouveau destiné à évacuer la question de l'origine des sommes qui permettent à ces groupes de vivre semble-t-il assez confortablement.

Commerçants itinérants... Humm... Mais de quels commerces s'agit-il? Rempaillage de chaises? Rémoulage? Rembourrage de matelas? Ramonage? Come on... 

Ces commerçants payent-ils une taxe professionnelle? Sont-ils assujettis à l'Ursaff? Sont-ils inscrits au registre du commerce? En tant que citoyens, quid de la taxe d'habitation et de la taxe foncière? Évidemment ils ne sauraient fiscalement relever de ces impositions mais comment-ont-ils accès aux services de l'EdF? Pour les aides sociales il semble qu'il y ait moins de difficultés.

Je commence à me demander si au fil du temps les itinérants qui vivaient en individualistes au XIX siècle (avec l'aura bohème et romantique qui allait de pair) ne se sont pas naturellement constitués en groupes organisés, devenant de la sorte une communauté ethnique comme une autre avec pour imparable conséquence le refus de l'intégration et le désir de maintenir les autres à distance. On fait partie du groupe ou pas!

Une communauté qui a fini par imposer à l'État son existence en tant que telle en mettant la République en situation d'accepter sa différence et les exigences qui vont avec. 

Ne s'agit-il pas là d'une forme de parasitisme social puisque les gens du voyage (c'est sympa comme dénomination non? On voudrait presque en faire partie) doivent obligatoirement (such is the law) disposer de terrains d'accueil dans toutes les villes de + de 5.000 habitants je crois (aux frais de qui ces terrains sont-ils aménagés?) avec toilettes, eau courante et électricité à disposition (aux frais de qui une fois encore?) sans compter la remise en état des lieux une fois les visiteurs partis.

On a ses exigences qui plus est comme l'a montré la récente mésaventure arrivée à Bordeaux où les terrains proposés ne correspondaient pas aux demandes des itinérants.. Comme ils ne peuvent faire grève, et pour cause, eh bien ils bloquent la circulation. Il a fallu que la justice s'en mêle pour que les sympathiques gens du voyage en rabattent un peu de leurs prétentions.

Ce que je retiens des "gens du voyage," c'est une marginalité revendiquée mais aussi l'exigence de vivre aux frais de la collectivité qui n'en peut mais, les pouvoirs publics s'étant fait prendre de cours par un phénomène social qui s'est développé sur plusieurs dizaines d'années. Au point qu'il est à présent impossible de remettre en question le statut des "gens du voyage" sous peine de graves troubles sociaux, d'accusations de stigmatisation, rafles, rappels des années 40 et tutti quanti.

Voilà où nous sommes rendus à présent : une communauté socialement parasite est parvenue à se rendre intouchable, n'ayant de comptes à rendre à personne sauf cas de crimes manifestes ce qui vaut des expéditions punitives quand le ou les coupables sont pris et condamnés.

L'État a perdu la partie et préfère laisser les choses telles qu'elles sont plutôt que de se créer des difficultés pires encore. Donc pas de contrôles ou contrôles minimum, le fisc ne s'y risque pas et seule la gendarmerie veille à ce que l'ordre public ne soit pas trop perturbé.