mercredi 31 octobre 2007

Coup de pied au...




Il est beau non? Notre magistrat à la Francis Bacon, revêtu de la toge de président de la Cour de cassation (je crois). Ne symbolise t-il pas à lui tout seul le conservatisme et le corporatisme de l'institution judiciaire? Lui ou un autre d'ailleurs...

Et les magistrats justement ne sont pas contents, mais alors pas contents du tout, même les plus favorables a priori au gouvernement actuel, parce que le Garde des sceaux, Rachida Dati -magistrate elle-même- a des ambitions de réformes que les petits marquis ne voient pas vraiment d'un bon oeil.

Un exemple parmi d'autres: La décision de la Ministre de muter le Procureur général d'Agen à la Cour de Cassation, après 13 ans passés au même poste. Finir à la Cour de Cassation n'est pas exactement une humiliation pour un magistrat mais, évidemment, quand on est bien au chaud depuis 13 ans dans une sinécure, on n'est pas pressé de se voir promu.

Les motivations de la Garde des Sceaux sont explicites et prévues par la loi: mobilité des membres de la magistrature et féminisation de la profession.

Mais c'est bien là qu'on voit toute la force d'inertie de ce corps inerte par nature: c'est une levée de boucliers comme on n'en a pas connue depuis des lustres. On ne touche à rien, on ne change rien. Non pas dans l'intérêt de la Justice et des justiciables (rappellons tout de même que ce sont eux les premiers intéressés) mais pour préserver le statu quo de ces fonctionnaires à la mentalité d'intouchables de l'Ancien Régime.

Le Président est lui-même avocat de formation, il connaît les magistrats et il a dû subir dès ses premières semaines de présidence le rituel de la rentrée de la Cour de Cassation. Sa souffrance faisait peine à voir...



Pour quelqu'un comme lui, quoiqu'on en pense, dont la nature même est faite de volontarisme et du désir d'agir, on peut imaginer ce que le spectacle débilitant de cette cérémonie d'autocongratulation des grands prêtres de la Justice pouvait représenter de mortifère. L'antithèse même de ce qu'il est et veut faire.

On ne voit pas quels sombres desseins on voudrait lui imputer dans la mise en oeuvre d'une politique de réformes et de mouvement conduite par Mme. Dati et je confesse une certaine jubilation à l'idée du coup de pied au... de la magistrature que représente cette politique à la hussarde.

Ah non, ils n'aiment pas ça nos magistrats, être bousculés comme de simples justiciables. Malheureusement ils ont fait leurs preuves depuis des siècles en matière d'immobilisme, et je crains fort que l'ardeur rénovatrice de Sarkozy ne se casse les dents contre l'inertie naturelle de la magistrature française.

mardi 30 octobre 2007

Discrétion assurée.



Sympa et marrant le film non? Avec une quinzaine de diffusions au moins depuis 30 ans sur TF, difficile de ne pas l'avoir vu. Comme tout le monde (?) j'ai vu cette "innocente" comédie sur les déboires d'un rabbin malgré lui aux prises avec un méchant mais tout se termine bien.

Et puis il y a quelques mois, pour qui pourquoi? j'ai repensé à ce film de Gérard Oury et je lui ai trouvé une coloration qui donne à penser que cette innocente comédie ne l'est pas tant que ça...

Au prétexte d'une dénonciation du racisme et de l'antisémitisme etc. il y a d'un côté les gentils juifs du quartier du Marais à Paris et le méchant (Slimane) qui leur veut du mal, joué par Claude Giraud. Pourquoi leur veut-il du mal? On ne sait pas mais on remarque qu'il est tout de noir vêtu, du début à la fin du film. Et il a vraiment l'air animé des plus mauvaises intentions. Mais quelles sont-elles? Eh ben on ne sait pas et on ne le saura pas.

Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est la présentation qui était faite des juifs, tout joyeux du retour de leur rabbin d'Amérique. Oui, bon, pourquoi pas? Mais pourquoi les membres de la communauté juive sont-ils tous représentés comme de grands enfants innocents et rieurs, qui dansent avec entrain leur joie du retour de l'ancêtre dans la rue des Rosiers? Ca, je n'ai jamais vu rue des Rosiers; ni ailleurs.

Tout sourires, toute douceur, la gentillesse et l'innocence incarnées, tels sont les attributs des Juifs comme les a filmés G. Oury. Des enfants au pur regard et à l'immaculée sincérité. Des innocents on vous dit! Alors qu'en face il y a le méchant. Palestinien? Arabe? C'est pas clair mais il vient de ces pays, ça s'est sûr.

Et ça me rappelle les romans d'Albert Cohen, Mangeclous en particulier, où les "héros" sont tous des simplets, d'innocents enfants pas méchants pour un sou mais juste victimes de leur crédulité, de leur gentillesse. C'est ainsi, le Juif est naturellement bon ce qui le destine à être victime de la méchanceté des autres et du monde. Car le Juif est un enfant, aussi bien dans le film de G. Oury que dans le roman de Cohen. Et l'enfant est pur et innocent et victime toute désignée des noirs desseins du vilain Arabe/Palestinien (Claude Giraud) qui, lui, n'est nullement un enfant ni nullement innocent.

Mais tout se termine bien: le vilain a été charmé et conquis pas les vertus de la communauté juive.

Et puis il disparaît. Où va t-il? D'où venait-il? Peu importe, il n'avait qu'une fonction: faire ressortir par contraste combien les uns sont bons et les autres ne le sont pas.

Ce film si populaire est l'occasion de faire passer en toute discrétion une certaine image qu'on peut rapprocher de la propagande sioniste. En plus soft.

Suis-je le seul à lire ainsi cet opus de Gérard Oury?

ps: Pourquoi avait-il donné à Bourvil le nom de "Maréchal" (comme "Maréchal nous voilà!") dans son film le Corniaud?

Le parano (2) (portrait 1)




Radicale impossibilité du dialogue avec celui qui, inconsciemment, se réclame toujours, qui toujours a recours à une pseudo injustice dont il aurait été victime pour justifier tout ce qu’il sera amené à mettre en œuvre pour prendre sa revanche. Car c’est bien de cela aussi qu’il s’agit: Le ressentiment est son moteur comme l’envie est son essence. Aux phases d’euphorie déréalisantes propres aux mythomanes succèdent de véritables périodes d’élation, quand, provisoirement, rien ne semble plus pouvoir venir en travers de l’accomplissement de leurs délires revendicatifs. Disqualification massive du réel au profit d’une reconstitution fantasmatique selon les besoins de celui qui s’y livre. Cette disqualification entraîne inéluctablement un désinvestissement radical de la réalité en chair et en os des proches avec investissement dans des figures imaginaires, symboliques ou recomposées à façon.

Difficile, voire impossible, quand on ne connaît pas ce processus – quand on en ignore même jusqu’à la possibilité – de concilier le discours que tient le paranoïaque et ce qu’il donne à vivre avec la réalité de son agir avec ses proches.

Accepter de s'engager dans un (pseudo) dialogue avec le paranoïaque c'est très exactement alimenter sa névrose, l'exacerber. Cet "échange" ne peut qu'être antagoniste puisque c'est une réalité contre une autre, la mienne contre la sienne. Toute argumentation contraire à la sienne est nécessairement conflictuelle et, à ses yeux, l'illustration même de ce qui fonde sa position défensive/agressive. Le paranoïaque est ainsi essentiellement constitué qu'il intègre tout ce qui lui est présenté pour le remodeler, le déformer et le retourner contre son interlocuteur. L'économie de la paranoïa consiste à réinjecter dans le circuit tout ce qui se laisse appréhender par assimilation, contiguïté, proximité, similarité forcée etc. C'est une machine à produire de l'irrationnel à partir d'un donné quelconque qui servira de fondement à une élaboration délirante. Première et seule chose à faire: Ne jamais entrer dans cette dynamique perverse qui constitue in fine la jouissance du parano. Sa jouissance au détriment de l'Autre (le grand Autre lacanien...) 

Certes le paranoïaque est malheureux comme la pierre et il trouve là confirmation sans cesse renouvelée de sa vision des choses: il en devient plus malheureux encore, à juste titre. Et ainsi de suite, irrésistible spirale. Mais cet enchaînement infernal nul autre que lui ne l’a mis en place, quoiqu’à son corps défendant. Et quoi que fassent ou ne fassent pas les autres, quoi qu’ils disent ou ne disent pas, tout sera toujours interprété dans un sens unilatéral, négatif et destructeur.

lundi 29 octobre 2007

Merci Marie!



Marie est une architecte liègeoise aussi talentueuse qu'elle est sympa. C'est elle qui m'a appris -entre autres choses- comment on place une vidéo sur Blogger!
Comment elle sait toutes ces choses, ça, ça me dépasse!
En tous cas elle a un blog très informé que je ne saurais trop vous conseiller de visiter. Un petit mot sera apprécié...

En plus, la nouvelle gare de Liège doit être terminée maintenant non?

Merci Marie! :-)

Récurrente illusion



On nous le ressasse au quotidien: l'avenir sera chinois! Autant s'y faire et apprendre la langue donc si on ne veut pas se faire dévorer tout crus... les cours de chinois enregistrent un nombre d'inscription record nous dit-on, particulièrement aux États-Unis. On ne nous dit pas par contre quel est le pourcentage de ceux qui ne reviennent pas en deuxième semaine ni ce qu'il en reste au bout d'un mois...

Il y a 35 ans c'était le japonais qui était la langue de l'avenir, il fallait s'y mettre, c'était une question de survie etc. Il faudrait retrouver trace des articles de presse de l'époque qui nous prédisaient qu'en (l'an) 2000 le japonais serait la deuxième langue la plus parlée au monde etc. quasi à égalité avec l'anglais dans les affaires, que tout cadre responsable devait se mettre au japonais fissa fissa... 35 ans plus tard, l'usage du japonais est totalement confidentiel en dehors du Japon, le nombre de locuteurs au niveau mondial n'a pas varié, il suit l'évolution démographique de l'archipel.

Il en ira de même pour le Chinois. Il suffit de se représenter les difficultés que représente l'apprentissage de n'importe quelle langue étrangère, le niveau d'anglais -en France- après 7 ans d'études au collège/lycée (on ne parle même pas des autres langues), pour comprendre à quelle point le chinois (et tout langue non européenne d'ailleurs) est radicalement inaccessible aux apprenants de n'importe quelle culture. Le français est la langue la plus proche de l'anglais puisque celui-ci en dérive pour un tiers environ. Considérez le niveau de français des Américains, les difficultés que ceux qui le parlent ont dû surmonter et maintenant représentez-vous la même chose puissance 100 avec le chinois... 

Pragmatiques comme ils sont, les Américains qui veulent que leurs gosses se mettent au chinois n'ont simplement aucune idée de ce que représente l'apprentissage d'une langue étrangère, qu'ils doivent assimiler peu ou prou à un objet de savoir comme un autre, il suffit de s'y mettre et en quelques mois on devient opérationnel. 

C'est une chose que de pouvoir bredouiller "Bonjour je m'appelle fleur de lotus et mon pimpim c'est Bisounours", c'en est une autre de discuter en chinois. Alors négocier dans le registre technique... bonjour! Combien de cadres des entreprises françaises sont capables de parler couramment anglais, combien de négocier? Alors le chinois...

dimanche 28 octobre 2007

Le parano (1) (portrait 1)



Je vous propose une série de "portraits" (3) qui devraient vous être familiers puisque nous avons tous eu l'occasion, à un moment ou un autre de notre vie, de côtoyer tel ou tel individu chez lequel on retrouve les caractéristiques que j'ai tenté de mettre au jour. On subit, jusqu'au jour où on comprend à qui l'on a affaire et l'on s'échappe dare-dare (pas toujours facile d'ailleurs)

Il fait partie de ceux qui se sont une fois pour toutes, il y a très longtemps, persuadés de leur condition de victimes. Victimes des autres, de la famille, des circonstances, ce qui justifie à leurs yeux, pour toujours et en toutes circonstances une attitude qui les autorise à avoir recours à tous moyens pour parvenir à leur fin qui ne sera jamais perçue par eux que comme normales et légitimes compensation et réparation de tout de ce qui leur paraîtra leur avoir été dénié jusqu’alors, en quelque domaine que ce soit.

La dialectique est bien connue et vieille comme le monde des victimes imaginaires qui se transforment en vrais bourreaux et s’autolégitiment tous les débordements à l’encontre des autres, fût-ce en violation des lois, des coutumes ou de la simple morale. Ils ont disqualifié la réalité, tenue pour telle par tout le monde, pour y substituer leur vision des choses, leur réalité; ce qui leur permet également de fixer eux-mêmes les limites de ce qu’ils s’autorisent pour se «défendre» ou se voir attribuer ce qu’ils estiment leur revenir «de droit».
Limites extensibles à l’infini, selon les besoins ou leurs humeurs du moment; ce qui s’appelle «refaire la loi». Car ils ne se contentent pas de prendre leurs désirs pour la réalité. Conséquents, ils agissent «comme si». Les autres ne sont que des obstacles à la réalisation de leurs désirs, de leurs besoins, et comme tels, tous les moyens leur sont bons pour passer outre et, de gré ou de force, essayer en permanence de leur imposer leur volonté, leurs caprices, leurs pulsions. Ils s’exonèrent à l’avance. Infantile et archaïque mécanisme mental où la morale (sauf la leur) n’a aucune place, la décence aucune existence – sauf celle dont ils définissent les conditions. Quant aux scrupules…

Rien ne les empêchera d’ainsi raisonner. Intimement –et sincèrement– persuadés de la parfaite légitimité de leurs revendications, ils sont structurellement incapables de prendre en considération d’autres arguments que ceux qu’ils se sont attribués. Ils décident du bien et du mal uniquement en fonction de ce qui entre ou pas en conflit avec leurs a priori, de ce qui s’oppose ou pas, à la réalisation de leurs revendications.

Pour les paranoïaques, les relations humaines sont binaires: amis ou ennemis, avec moi ou contre moi, binômes exclusifs de tout autres possibilités de rapports avec autrui. Contester la réalité de cette dichotomie, objecter qu'il y a d'autres alternatives que celles qu'ils fondent sur des notions de conflit, d'affrontement ou d'antagonisme c'est déjà s'opposer à eux, c'est donc les contrarier, c'est donc bien la preuve qu'ils ont raison d'ainsi appréhender la réalité: on est déjà leur ennemi, et c'est irréversible. Tout le monde devient ennemi car tout le monde est destiné à l'être. Il y a deux tiroirs: celui des amis, celui des ennemis. Le second s'emplit toute leur vie quand le premier reste désespérément vide. N'y séjournent - provisoirement - que ceux pour lesquels n'a pas encore été trouvé le prétexte à les faire passer dans le tiroir des ennemis. Mais c'est inéluctable, leur place leur y est déjà assignée.

(à suivre)

samedi 27 octobre 2007

Pipeau

Il y a toujours de nouvelles entrées à prévoir au Dictionnaire des idées reçues. Il y a quelques mois la Grande Bretagne a connu de dévastatrices inondations. Comme de bien entendu on a eu droit au cliché ultra convenu du prétendu flegme britannique, tant de la part de Béatrice Schönberg sur la 2 que de PPDA sur TF1 et de tous les autres.



De la même façon, quand il y a eu cette tentative d'attentat l'été dernier à l'aéroport de Glasgow, on n'y a pas échappé: le flegme britannique était une fois encore mis à l'épreuve et confirmé.

Pipeau! Que voulez-vous qu'ils fissent les Anglais? Qu'ils se mettent à hurler en courant dans les rues? Qu'ils grimpent aux sommets des montagnes? Qu'ils sortent des reliques sacrées de leurs temples et organisent des processions purificatrices?

Quand il y a eu les attentats de Madrid, les Espagnols ont-ils montré une fébrilité que n'auraient pas manifestée les Anglais? Lors des attentats parisiens des années 90, les Français se sont-ils distingués par une ardeur incontrôlée à chercher refuge au fond des catacombes? 

Cette légende du prétendu flegme britannique a été inventée pendant la seconde Guerre Mondiale par les services de propagande de l'armée britannique, afin de donner au peuple anglais bombardé jour et nuit par les Allemands, un valorisant sentiment de fierté pour compenser la dureté des temps et leur donner l'illusion que les épreuves subies les mettaient au niveau des combattants des premières lignes. Tous soldats!

C'était nécessaire et de bonne politique alors mais l'image est restée. Et on nous la ressert en toute occasion. Un train qui déraille? Le flegme britannique! La maladie de la vache folle? Le flegme britannique! Les préparatifs des JO de 2012? Le flegme britannique!

Vous les avez vus les flegmatiques Britanniques au stade du Heysel en 1985? Et les Mods et Rockers des années 62/64? Pas trop flegmatiques je trouve... On ne parlera pas des Sex Pistols non plus que de la criminalité juvénile contemporaine en GB...

Les Allemands sont disciplinés, les Brésiliens exubérants, les Suédois sont froids et réservés comme les Américains sont de grands enfants. Le flegme britannique? Et un cliché de plus, un! Du pipeau que je dis...

vendredi 26 octobre 2007

Misère!



Tout va pour le mieux semble t-il entre la France et l'Allemagne. A l'exception d'un insignifiant détail: la langue des deux pays est en complète perdition chez l'un comme chez l'autre. Quand un Allemand rencontre un Français, la seule possibilité de communiquer est le plus souvent d'avoir recours à l'anglais. Et il est lamentable que les 2 principaux pays d'Europe ne soient pas en mesure de s'adresser l'un à l'autre directement.

L'Allemagne a une grande responsabilité dans cet état de fait. L'enseignement de l'anglais y est obligatoire dès la 6ème. Alors quand il s'agit de choisir une 2ème langue, l'espagnol avec sa réputation de facilité remporte la mise. Pour quel résultat? Vous en connaissez beaucoup des Allemands qui parlent l'espagnol?

Considérons seulement le niveau d'anglais des Français qui l'ont "étudié" 7 ans en secondaire: Ca-tas-tro-phi-que! Alors pour ce qui concerne la deuxième langue et les 5 ans qui lui sont consacrés à raison de 3h par semaine... autant ne rien faire du tout.

En fait l'anglais ne devrait pas pouvoir être enseigné en première langue afin de laisser une chance aux autres. Pour un Français ou un Allemand, avec un minimum de grammaire anglaise et un vocabulaire de 300 mots on commence déjà à se faire comprendre. Chose impossible avec un même niveau de français ou d'allemand respectivement. Dans les 2 cas on a l'assurance de ne rien pouvoir dire sans commettre 5 ou 6 fautes par bribes de phrase. Sans pouvoir se faire comprendre le moins du monde de l'autre.

Résultat: parfaite ignorance de la culture, des mentalités et de la réalité quotidienne de nos voisins.

Mais une leur d'espoir se fait-elle jour? Un groupe de gamins allemands a, paraît-il, un tel succès en France que les inscriptions en cours d'allemand connaissent un bond sans précédent.

J'ai entendu quelques mesures de leur "production"... Misère! Bon, il faut bien que les gamines connaissent leurs premiers émois...

Quant à ce qu'elles apprendront d'allemand... Ach, du lieber Gott! On verra après quelques mois d'apprentissage.

Misère!


jeudi 25 octobre 2007

Généalogie et philatélie (4 et fin)


Ne se livre à la recherche généalogique que celui qui est à la recherche de quelque chose, d'un manque à combler, d'une lacune à masquer. Derrière la pseudo quête historique n'est-ce pas une famille virtuelle idéale qu'il s'agit de reconstituer pour compenser l'insuffisance d'une famille réelle ou le mal à être que l'on y ressent? Une famille de remplacement en quelque sorte, mais morte, inerte, réifiée et qu'on peut donc contempler comme un bel objet inoffensif. Puisque c'est de famille dont il est question ne s'agit-il pas tout bonnement d'une mesure de réassurance face au Temps? S'inscrire dans un ensemble dont la «richesse» garantira la «solidité», le verrouillage, le contrôle qui donnera l'illusion d'avoir sa place dans un déroulement dont on est la pointe, l'aboutissement chronologique. Un ensemble qui, d'une certaine façon, justifiera jusqu'à mon existence. Derrière la traque de chaque nom, chaque date ne cherche-t-on pas comme la garantie d'une continuité sans faille, une permanence qui viserait à restaurer une unité perdue?
Et ce prétendu travail de mémoire qui n'en est pas un n'est-il pas aussi l'image de l'impasse que représente la recherche généalogique, activité stérile dont le résultat se perd dans les sables tout en donnant et garantissant l'illusion d'avoir œuvré à sa propre consolidation. Et c'est bien ça d'ailleurs: il y a consolidation d'un état du réel et non modification -c'en est même l'antithèse- de son rapport au réel, au temps et aux autres. C'est du bétonnage contrairement au vrai travail de mémoire, l'introspection qui ne vise pas à accumuler et collationner des données mais bien au contraire à les exhumer, à les ranimer afin de leur faire jouer un rôle déstabilisateur dans ma perception/relation au monde.
La généalogie est une absurde nomenclature pleine de signifiants inconnus de celui qui s'y adonne mais qui dévoilent surtout la véritable nature de l'obsessionnel. Ce lui est l'occasion de faire fonctionner à l'infini une mécanique fondée sur le rythme binaire qui reproduit son rapport au réel. Cette jouissance du mécanisme que rien ne vient jamais entraver (2, 4, 8, 16, 32 etc.) la généalogie lui permet de l'étendre dans le temps, lui donnant ainsi l'illusion de maîtriser tant le présent que le passé d'où il est issu. Réassurance métaphysique en quelque sorte, son tableau lui certifiant la validité de son mode de pensée.


mercredi 24 octobre 2007

Chemins de traverse


Pour essayer de comprendre le réel et le monde des interactions dont je suis partie, il est plusieurs méthodes: La physique nucléaire, la chimie moléculaire ou encore l’analyse mathématique stochastique. Avec des résultats… discutables lorsqu’il s’agit des relations interpersonnelles.

On peut alors se tourner vers des tentatives d’explications d’ordre psychologique mais là, c’est garantie sur facture, réglé comme du papier à musique, on est sûr 9 fois sur 10 de ne rencontrer pour seule réponse qu’une lourde ironie genre «armchair psychoanalysis» ou encore «coffee-table-psychology».

Je trouve ça vraiment intéressant et tellement révélateur... Quand il s’agit de sciences dures, nulle ironie, on accepte éventuellement de contester ce qui est proposé. Mais dès qu’il s’agit de psychologie, foin de telles délicatesses, c’est immédiatement la moquerie et le sous-entendu d’incompétence.

Encore plus intéressant, les propositions fondées sur une approche psycho/psycha ne sont jamais discutées pour elles-mêmes, elles sont d’emblée rejetées, disqualifiées. Sont-elles valides malgré tout? On ne le sait jamais, on les charge de tout le ridicule dont on veut affubler le locuteur, de telle sorte que ce qu’il tente de remettre en cause soit immédiatement mis hors d’atteinte de ses tentatives.

On pourrait émettre l’idée que ce rejet massif et spontané est l’expression d’une défense que suscite l’inquiétude d’un discours «différent», éventuellement déstabilisant. Je n’en ferai rien, connaissant d’avance l'occasion des lazzi et autres risées que cela ne manquerait pas de fournir aux gros malins.

En attendant, persévérons dans ces chemins de traverses qui aident à comprendre le réel et les interactions dont je suis partie.

mardi 23 octobre 2007

Généalogie et philatélie (3)


La prétention à savoir d'où l'on vient est tout aussi vaine puisque la plupart des recherches s'épuisent au XVIII ou très rarement au XVII avec un nom, peut-être deux. Et alors? Paradoxalement - et c'est l'impasse même de la généalogie - plus haut on remonte, moins en sait alors que l'objet même de la recherche est d'en savoir plus sur ses origines; Plus on trouve moins on sait... Sait-on plus d'où l'on vient après avoir remonté deux siècles, durée ridiculement courte au regard de ce qui a précédé? Arrivé au XVII siècle le généalogiste est dans la même situation qu'au jour où il a entamé ses recherches: il est face au vide, à l'inconnu.
Ce qui intéresse les généalogistes, ce après quoi ils sont en quête, ce sont des noms et des dates. Peu leur chaud en fait ce qu'ils pourraient apprendre de la personne dont ils cherchent les coordonnées. De toute façon ils n'en peuvent jamais rien connaître et ce n'est pas cela qui les motive ni les intéresse. Mais bien de mettre un nom et une date sur une petite case du système. Bien loin de vouloir retrouver ne serait-ce que l'ombre d'une réalité, de ce qui fut, ce qui constitue le foncier, ce n'est que la représentation graphique qui importe. Le modèle, la grille complétée. Comme ceux qui s'intéressent aux cartes géographiques ou consultent les horaires des trains sans jamais voyager. Ce ne sont jamais des souvenirs (et pour cause) qui sont rassemblés. Il n'y a dans ce genre d'entreprise nul travail de mémoire mais bel et bien simple compilation de données qui ne sont que des mots et des chiffres en guise de noms et de date.
En fait de recherche de racines introuvables, il ne s'agit que de se donner l'illusion de remonter le temps comme le saumon remonte à la source. Mais si lui y parvient - pour mourir justement - ce n'est pas le cas des généalogistes dont toute l'obsession n'est pas culturelle (les pseudo racines) mais bien existentielle: se localiser dans cette cartographie temporelle. Aussi vaine que s'il s'agissait de dresser la généalogie d'un chat ou d'un chien domestique. Au fond c'est une trame de tissu avec ses croisements et recroisements des fibres que veulent mettre au jour les généalogistes. Connexions et extensions d'un maillage théoriquement extensible à l'infini. Création d'un ensemble factice, constitution d'une entité qui n'a jamais été et dont le principe est au fond parfaitement creux: les noms, les dates pourraient être radicalement autres et différents, cela n'aurait aucune importance puisque l'essentiel est de combler un vide. Même démarche qui anime les philatélistes et collectionneurs de tout poil. Comme en architecture, on a affaire à une élévation, c'est-à-dire sans la moindre profondeur et pas plus épaisse qu'une feuille de papier, qu'un tableau généalogique précisément.
De même que le philatéliste ne s'intéresse guère à l'image qui est représentée sur la vignette, le généalogiste ne s'intéresse pas au contenu des données qu'il recueille. L'une et l'autre activité signalent les structures obsessionnelles qui s'expriment -entre autres- par la collectionnite: la systématisation, la tentation de maîtrise du réel au travers du plaisir que doit fournir la satisfaction de l'empilement de données vides de sens. La motivation première -prétendue simple curiosité vis à vis des ancêtres- cède rapidement le pas à une dynamique qui s'auto alimente: l'accumulation pour la jouissance de l'illusion globalisante.

(à suivre)

dimanche 21 octobre 2007

Démagogie



Parmi les exercices de démagogie dont notre société est prodigue figure le désir de mettre la culture à la portée de tous. Et pour ce faire, une des dernières propositions dans l'air du temps est de rendre gratuit l'accès aux musées.

Cette obsession "démocratisante" n'est pas récente. Dans les années 60, la création des MJC procédait de la même démarche: mettre la culture à la portée des masses, leur faciliter l'accès à ce qui s'apparentait jusqu'alors à l'apanage et au privilège de "l'élite". La question de l'intérêt premier des masses à la culture ne se posait pas ni ne l'avait jamais vraiment été. On avait décidé pour elles.

N'y a t-il pas là déjà une contradiction radicale? Ce qui fait la culture n'est-ce pas ce qui justement la distingue du vulgaire?

Qui se souvient de la construction du théâtre des Amandiers à Nanterre dans les années 60, Nanterre, ville d'immigrés et de travailleurs-soutiers? Il fallait que ce public pût bénéficier des dernières productions de Chéreau ou des Koltes d'alors. Avec pour résultat que c'était les Parisiens, véritable public "naturel", qui devaient prendre le RER et le bus pour se retrouver au milieu de nulle part, véritable topographie Beckettienne, afin de remplir la salle. Quant aux Nanterrois, ben non, on ne les voyait pas au théâtre des Amandiers.

L'argument majeur des tenants de la gratuité des musées est qu'il faut en faciliter l'accès aux plus démunis. Argument économique donc. Les plus démunis qui trouvent toujours 5€ par jour pour s'acheter un paquet de cigarettes ou un billet de la Française des Jeux. Les prétendus plus démunis qui s'achètent un abonnement au PSG.

Vous savez combien ça coûte un abonnement au PSG? Plusieurs centaines d'euros! Le jour où je l'ai appris, il y a quelques semaines seulement, je n'en croyais pas mes yeux!

Je ne retiens pas une seconde l'argument économique non plus que la croyance en un désir latent des masses qui ne demande qu'à être révélé à lui-même.

Ce qui n'a pas de prix n'est pas respecté. Ouvrir toutes grandes les portes des musées à des gens qui n'ont pas l'ombre d'une éducation artistique ni même le goût ni le désir de s'en former une est pure démagogie fondée, une fois encore, sur un brûlant sentiment de culpabilité d'une partie de ceux qui nous gouvernent. Avec pour conséquence l'irrésistible propagation de l'idée térébrante que tout se vaut et que le médiocre et l'insignifiant sont dignes de côtoyer le sublime.

Non seulement l'accès aux musées doit être payant mais en plus je ne suis pas loin de penser qu'il devrait être réservé à la minorité pour laquelle les œuvres ont été créées! Oui à l'élitisme! Mais il faut reconnaître que ce n'est pas facile à mettre en œuvre...

(du nouveau: le Figaro du 23 octobre aborde le sujet.
http://tinyurl.com/2ogu72 )


samedi 20 octobre 2007

Généalogie et philatélie (2)


Serait-ce une prémonition de la feuille, qui, à l'automne, avant de tomber, veut identifier la brindille, le rameau, la branche et le tronc enfin dont elle est issue? Comme pour préserver symboliquement la lignée dont elle est à ce jour le dernier rejeton et que le maintien de cette lignée l'inscrit dans une forme d'éternité qui la préservera d'une absolue disparition. 
 N'est-ce pas l'intuition de cette possible castration symbolique qui pousse certains à chercher une espèce d'antidote préventive (ou réparatrice) sous la forme de la recherche généalogique? Comme pour obvier une menace latente ou réparer une secrète blessure? Mais que dévoile cette démarche si ce n'est la recherche du père, la symbolique de l'arbre généalogique étant assez explicite! 
 Dans l'histoire familiale de celui, celle qui s’adonne à la recherche généalogique, cela témoignerait de la perception d'un manque à combler, du besoin de retrouver sa place dans la succession des ancêtres, succession que le père n'est pas à même d'assurer, qu'il a interrompu même. La généalogie n'est pas transmission mais établissement d'un cadre, d'une structure historique virtuelle qui ne dément nullement mais confirme bien, au contraire, que l’absent n'a pas assuré son rôle de transmetteur.

De quoi s'agit-il finalement si ce n'est de reconstituer un système préétabli, d'en identifier les composants et les liaisons? Élaboration purement virtuelle qui consiste en tout et pour tout à:

1° collecter des données minimales -noms et surtout dates- qui viendront prendre place dans une structure identique pour chacun mais que l'on se donne l'illusion de singulariser par des données particulières.

2° à mettre en relation des noms de gens qui se sont toujours ignorés, dont l'existence les uns des autres était inconnue et qui n'a aucune signification si ce n'est de faire apparaître des lignes de structuration d'un ensemble, d'une construction tout artificielle.

(à suivre)


Déshabillez-moi



"Le gouverneur général des colonies d'Afrique équatoriale française est arrivé à l'aéroport de Dakar sous les applaudissements enthousiastes d'une foule colorée où il a été reçu -avec tous les honneurs militaires- par les autorités représentatives de la métropole dans ce lointain territoire où s'affirme toujours la présence de la France."

On se souvient de cette voix claironnante des actualités cinématographiques des "glorieuses" années 1940/1950. Il suffit d'entendre des communiqués entonnés sur ce ton pour reconnaître l'époque qu'ils décrivent.

De la même façon, quand France Culture rediffuse des enregistrements d'entretiens tenus dans les années 50 et 60, on redécouvre, charmés, les plaisir d'une certaine componction dans les conversations, componction ou courtoisie qui semblent bien éloignées des pratiques contemporaines.

Chaque époque a sa voix, son timbre particulier qui l'identifie immanquablement.

D'ici 30 ans, on découvrira que le début du XXIème siècle était placé sous le signe de l'érotisation des voix féminines de la chaîne ARTE.

Toute annonce de programme se fait avec une voix susurrante, invitant à des plaisirs aussi inédits que secrets. La personne chargée des annonces le fait sur le ton de la confidence mutine et charmeuse. Nous sommes entre nous, je te le dis à l'oreille, non, je te le murmure: viens voir mon émission, tu ne seras pas déçu.

Cela tient du jeu et de la badinerie, la fille minaude et ne semble pas se prendre vraiment au sérieux au fond. Il n'empêche, elle joue bien le jeu de Juliette Gréco et de son provoquant "déshabillez-moi".

Et bien moi cette mise en scène sonore, ça m'exaspère!

Dans le même registre mais en plus dramatique, il y a la version "Je suis épuisée, je n'en peux plus, je suis à bout." Hier soir c'est Valérie Bruni-Tedeschi qui était de service pour la voix off d'un commentaire sur G.Courbet. La malheureuse semblait tout juste échappée pour quelques heures d'une ultime crise catarrheuse qui devait l'emporter à la fin de l'émission. Et quand c'est une voix masculine qui officie, elle nous la joue dans le genre sépulcral.

Exaspérant! Rendez-nous les voix des années passées, quand les gens de bonne compagnie énonçaient des propos intelligents sans croire être obligées de se représenter. Le fonds, pas la forme!


vendredi 19 octobre 2007

Généalogie et philatélie (1)



La réalité de l'amnésie n'a rien d'anecdotique; ce n'est en rien un incident, une perturbation assez relative de l'être. L'absence ou la disparition de la mémoire ne condamne pas seulement à l'impossibilité de jouer avec ses souvenirs, de les rappeler à volonté.

Les enfants « s'amusent» à cette interrogation qui ne les concerne pas : « Qui suis-je? », « D'où viens-je ? » qui est bien le propre de l'amnésique.

C'est le rapport au temps qui là encore est identitaire. L'enjeu est quasi métaphysique: l'être ne se perçoit comme tel, comme sujet conscient, qu'avec la perception, la réminiscence de son passé, de son origine liée à la projection qu'il peut faire de lui-même dans le futur. La durée, véritable espace temporel, c'est cela qui relie le passé au futur en passant par le présent.

Mais qu'est-ce que le présent? Un point entre passé et futur. C'est par une large connaissance du passé que s'établit, s'élargit la conscience du présent. On vit son présent d'autant plus pleinement et assuré qu'on est sûr de son passé, qu'on en sait, qu'on en pressent la solidité, comme une assise sur laquelle s'arc-bouter. Vivre au présent c'est avoir assez confiance en la consistance du passé et l'assurance du futur. La corde tendue entre deux infinis.

Si la connaissance du passé vient à manquer, la conscience même de son existence passée, l'être n'a plus rien sur quoi s'appuyer. Il perd l'équilibre et le présent n'est plus que ce point au bord de l'infini du passé où il se trouve au risque permanent de chuter dans l'abîme du non-être, de l'inexistant, comme la lumière s'engloutit dans les trous noirs de l'espace. Perdre la mémoire c'est bien la faille par où surgit la folie (Schopenhauer) qui permet la survie.
(à suivre...)

jeudi 18 octobre 2007

Le syndrome anciens combattants



Peu avant de disparaître, le peintre et sculpteur Jean Dubuffet s'était vu confier une commande d'Etat pour orner le siège social de la régie Renault. Celle-ci ayant élégamment refusé l'oeuvre, il s'était agi de lui trouver un emplacement. Le tertre central de la place d'Italie avait été retenu, avec l'accord enthousiaste de son maire de l'époque, Jacques Toubon, féru d'art contemporain. Mais la chose ne fut pas possible, une association d'anciens combattants du XIII s'y étant opposée. Finalement la tour aux figures a été érigée dans l'île Saint Germain, à la sortie ouest de Paris par F. Mitterrand en 1988.

Je m'étais demandé à l'époque de quoi se mêlaient les anciens combattants (dans ce cas particulier il devait en fait y avoir Place d'Italie une plaque en l'honneur des A.C. de la Division Leclerc) et de façon plus générale, pourquoi, chaque fois qu'il était question des A.C., les retrouvait-on du côté le plus réactionnaire et conservateur des débats, quel qu'en soit le sujet. Quel est donc ce syndrome de l'ancien combattant qui le fait se placer systématiquement contre les progressistes en toute matière?

Les anciens combattants -ceux qui se font entendre en touts cas- pour la plupart sont des hommes qui sont sortis des campagnes à 20 ans pour vivre l'aventure de leur vie à ce moment donné de leur existence. Le contexte historique a magnifié leur insignifiante petite vie et leur a donné un sens. A tout jamais, pour la plupart d'entre eux, l'acmé de leur vie se situe à un moment particulier de l'histoire de la collectivité dont ils sont issus et qu'ils représentaient. Plus le temps passe et plus ce moment qui les a vu se révéler à eux-mêmes s'éloigne dans le souvenir de la collectivité. Plus le temps passe et plus il les éloigne de l'exceptionnelle image d'eux-mêmes que les circonstances leur avaient donnée.

Tout "progrès", toute modification du connu au fond, est comme une énième réitération du lent processus qui aboutira inexorablement à leur oubli et à leur disparition. En se manifestant régulièrement contre toute idée de progrès, les AC luttent pour la survie le plus longtemps possible de la représentation de ce qui les fit grands à leurs yeux.

Mais chacun le sait bien, on ne peut pas être et avoir été. Eheu! Fugaces Labuntur Anni! disait déjà Horace.

mercredi 17 octobre 2007

Le Nobel de théologie
















Le "Nobel" d'économie 2007 vient d'être décerné à 3 Américains (surprise!). On est content pour eux mais tout de même, on prend la liberté de poser quelques questions: A quoi rime cet exercice d'auto congratulation?

A qui viendrait l'idée de se demander quelles avancées, quels progrès de la condition humaine ont apporté les Nobel de physique, chimie et médecine? Considérons les prix décernés dans ces 3 disciplines depuis 100 ans et chacun comprendra bien en quoi la plupart des travaux distingués ont contribué au bien-être de l'humanité. Certains cependant ne sont pas interprétés à présent comme ils l'étaient il y a un siècle.

Les prix Nobel de littérature permettent de découvrir des oeuvres qui, peut-être n'auraient pas accès à la notoriété qui leur est ainsi octroyée. Dario Fo par exemple...

Le prix Nobel de la paix (norvégien) au fond suscite déjà plus d'interrogations.

Mais le prétendu prix Nobel d'économie est une farce qui ne concerne que les initiés d'une secte qui s'auto congratulent.

En se présentant comme l'outil d'analyse sociale ayant le plus de rapport avec le réel de toute l'humanité, l'économie se présente pour plus qu'elle n'est et surtout pour beaucoup plus qu'elle ne peut. 39 prix décernés à 61 économistes (99,99% de la sphère occidentale). Avec un tel aréopage de sommités, on pourrait croire que les maux les plus endémiques de l'économie mondiale sont en train d'être résorbés à jamais. Chômage, croissance, pouvoir d'achat, investissements, pauvreté etc ne sont plus que lointains souvenirs d'une humanité dépourvue des lueurs de nos savants économistes.

Autrement formulé, à quoi ont jamais servi les travaux honorés du prix Nobel d'économie? Où en a t-on jamais vu une application effective avec des résultats probants quant à la pertinence des analyses?

Ce ne sont toujours que des recherches d'économétrie qui sont récompensées et qui n'intéressent que les quelques centaines de professeurs/chercheurs en économie qu'on retrouve toujours au sein des universités anglo-saxonnes. Tous ces travaux n'ont aucune application pratique mais, sous le couvert de l'appelation "économie", ils prétendent à une scientificité qu'ils n'ont pas plus que n'en auraient des recherches (il y en a!!!) en théologie.

A quand le prix Nobel de théologie à un moderne Thomas d'Aquin pour ses travaux sur le nombre d'anges qu'il est possible de faire tenir sur une tête d'épingle?


mardi 16 octobre 2007

The enemies of America













In the beginning of the 70's a cartoon hero started to be published in France under the name Superdupont. The character became rapidly known as the ultimate caricature of the stupid, reactionary Frenchman with his typical obsessions. One of them, and probably the most ludicrous of them all, was his gut-rooted conviction that the enemies of France were in the hiding, just ready to jump at her and destroy la belle France. But it was Superdupont's task to protect France and defeat the ferocious and treacherous enemy in endless confrontations.

Needless to say, Superdupont is also a rather convincing portrait of what a (French) paranoid is.

Now, to any Frenchman, reading so regularly in the American MSM that the enemies of America would be emboldened if America were to loosen its defence, the enemies of America bla bla bla, the enemies of America etc. can only raise a smile in memory of the funny French character of the 70's.

Not a single French newspaper, or even European for that matter (save for the Poles maybe...), would dare use the expression "the enemies of Germany", "the enemies of France (that would have everybody burst into laugh), "the enemies of Spain" etc. Not that these countries have only friends but they're mentally safe enough not to resort to any paranoid stance.

An American will ask me if I don't think that Al Qaida is an enemy of America? Well, Al Qaida is an enemy of the west in the first place.

But wait, this isn't really funny in the end because what any European will perceive as unmistakable evidence of paranoïa is fraught with all the potential destructive energy paranoïa is all about. And when the only superpower America is becomes entangled (once again) in paranoid dynamic, the rest of the world is at risk and knows it.

But guess what? In the end I may well be perceived as another enemy of America...

lundi 15 octobre 2007

Sisters



Le rapprochement a sans doute été déjà fait mais il est tout de même étonnant de mettre en parallèle la Secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice et la garde des sceaux française, Rachida Dati.

1° Elles sont toutes deux issues d'une minorité, noire pour l'Américaine, arabe pour la Française

2° Toutes deux ont une personnalité assez... "autoritaire" disons, ou peut-être plutôt "énergique". Il n'y faut pas voir une quelconque accusation d'ailleurs.

3° L'une semble presque aussi fascinée que l'autre par la dimension médiatique de sa fonction. Au moins l'une des deux joue-t-elle du piano...

4° Nos deux héroïnes sont célibataires sans enfants et suffisamment proches de leur président respectif pour passer leurs vacances en sa compagnie.

5° Il ne manque plus à Madame Dati que de commettre le même lapsus que Madame Rice se fendant d'un "My husb..." en parlant du Président Bush.

Avec Sarko en instance de divorce, ce lapsus se voit présenter un boulevard. Attendons...

dimanche 14 octobre 2007

Ô tempora, Ô mores










Pompidou ne m'a pas exactement laissé de très bons souvenirs, ce doit être le président le plus oublié de tous les Français. L'homme était cependant normalien et agrégé de lettres. Lors de sa première conférence de presse, interrogé sur un misérable fait divers, il cita Paul Eluard.

Moi, mon remords, ce fut
la victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.


Giscard n'a pas laissé non plus de très bons souvenirs, il est probablement le plus méprisée de tous les présidents de la 5ème république. Il cita cependant à l'occasion une strophe du "Moesta et Errabunda" de Baudelaire.

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des amours enfantines...


Quant au Général et à Mitterrand, qui a jamais soupçonné qu'ils fussent dépourvus de cette culture littéraire qui est la marque des hommes d'état français?

Mais lui! Lui!!! Au milieu d'un entourage culturel composé entre autres de Johnny Halliday, Christian Clavier et Didier Barbelivien, avec Mireille Mathieu pour chanter l'hymne national le soir de la victoire électorale, que pourra-t-il jamais citer aux Français que (peut-être) la seule récitation que tous ont apprise, la cigale et la fourmi (premiers vers)

Ah, nous sommes tombés bien bas, bien bas...

samedi 13 octobre 2007

Les Américains sont des pros!




Souvenez-vous du désert audiovisuel français des années 80 (on ne parle même pas d'avant...) avec ses 5 malheureuses chaînes de télévision bien franco-française avec pour seule ouverture sur l'étranger le Concours Eurovision de la chanson... Pathétique...

Il fallait faire quelque chose! J'ai donc acheté mon premier récepteur satellite (digital) en 1992 qui, d'un coup d'un seul, m'a apporté 40 chaînes allemandes, autant d'italiennes plus quelques autres plus anecdotiques (une mexicaine!) et surtout CNN et Sky News. Et là, là, j'ai vu la différence entre des pros et des bricoleurs...

Particulièrement avec les 2 dernières qui sont des chaînes d'information en continu, concept inexistant et peut-être même inconnu de la France d'alors. Je vous parle d'un temps etc... où après 1 h du matin tout le monde était au lit, plus de programmes, plus de télévision.

Ce qui m'a immédiatement sauté aux yeux en regardant CNN, c'est l'incroyable aisance avec laquelle le présentateur nous mettait en ligne avec le correspondant à Johannesburg, suivi dans la minute par un reportage en direct de Pékin, retour au studio, et maintenant voyons notre reporteur en Laponie en duplex avec notre correspondante de Mexico, à vous les studios.

En l'espace de quelques minutes on faisait le tour du monde sans la moindre perturbation, sans le moindre retard, sans la moindre anicroche. Et tout ça en direct.

Au même moment, sur France 2 et France 3 on avait quotidiennement le pitoyable spectacle d'un présentateur s'excusant de "l'impossibilité de joindre notre correspondant à Vesoul", "Ah, je crois que nous avons un petit problème avec le magnétoscope", "François, vous me recevez?", "Il semble que nous ayons une inversion de sujet", "La régie me fait savoir que nous sommes dans l'impossibilité de diffuser notre reportage" etc. Pathétique! Le plus triste est que ça continue ainsi sur France Télévision 15 ans plus tard...

Et au même instant, CNN nous entraîne de l'Alaska à l'Alabama, de New Delhi à Madagascar avec le sourire et l'aisance des gens qui sont sûrs de ce qu'ils font et des moyens dont ils disposent.

Like it or not, les Américains sont des pros au niveau technique.


vendredi 12 octobre 2007

Molière in Bulgaria















After their ordeal lasted over 8 years, the Bulgarian nurses and the Palestinian GP have finally been freed. We all know what kind of person Gaddafi is, there's no need to dwell on the matter.

Yet, I've always had the feeling that the nurses -although totally innocent of the crimes they were accused of- had their share of responsibility in what they had to endure. In the sense that our acts and choices engage our responsibility.

When the nurses went to Lybia in 1998, it was ten years after the Lockerbie terrorist attack which was ultimately attributed to the Libyan secret services, e.g. to Kadhafi. Even if there are many doubts about the real responsibility of the carnage, it remains that the Libyan leader is a dictator whose record is undisputed. Particularly among the French who had to wage war against the libyan forces.

Hadn't the nurses never heard of Kadhafi and who he was and what he was up to when they decided to go to Libya to make more money? Didn't they have no qualms? You'll tell me they did it for the Libyan children. But isn't there enough to do in Bulgaria or neighbouring Romania for children?

Do you remember Les Fourberies de Scapin by Molière? Particularly this tirade by Géronte, Act II, scene 7: "What the devil was he doing in that galley?.

The teaching of Les Fourberies de Scapin should be made compulsory in Bulgaria!

On a side note, my American readers know how their country had to deal with Libya since its very first days. It's called the First barbary war. It is remembered in the second line of the Marines' hymn:

"From the halls of Montezuma
To the shore of Tripoli"...


jeudi 11 octobre 2007

Grand Palais



Vélib' c'est sympa quand on veut prendre des photos de nuit... Du grand Palais à 4h25 par exemple.

Ouais, c'est sympa mais comme le demande Parigot, trouve t-on des places libres quand on veut rentrer?

Il semble que le mega problème des places libres le soir et la nuit commence un peu à se résoudre. Mais quand 99% des utilisateurs potentiels ou abonnés réguliers sont au lit, il faut toujours avoir présent à l'esprit que la place libre ne vous attend pas forcément en bas de votre immeuble. Sauf à habiter en haut d'une colline (Belleville, Montmartre etc. je n'ai même jamais essayé d'y aller en Vélib'.).

En fait le soir et la nuit, ce sont les arrondissements "périphériques" qui sont saturés alors que les stations des 8 premiers arrondissements sont quasi désertes. Aucun problème pour me garer à 3h du mat' vers le Musée d'Orsay (non, ce n'est pas moi qui ait fait le coup du Monet...), Austerlitz ou place de la Concorde.

En fait le truc, si truc il y a, consiste à repérer sur le chemin du retour une place libre (il y en a toujours une tôt ou tard) et à y laisser sa monture quitte à terminer par une roborative petite marche de 10' un 1/4 d'heure. A 5h du mat', au point où on en est...

Pour info, la nuit où j'ai pris cette vue du Grand Palais, pour une raison ou une autre (que je crois deviner d'ailleurs -station en cours de réinitialisation qu'ils disent) ma carte d'abonné n'a pas été acceptée après dépôt du Vélib' derrière Ste Cécile. J'ai marché avec mon trépied photo à la main du boulevard des Invalides jusqu'à la Bourse du Commerce où là, mystères de l'informatique (salut EYGH) j'ai pu reprendre un Vélib'. Pour lequel j'ai trouvé une place au pied de mon immeuble à 5h25!

Il ne faut jamais désespérer...


mercredi 10 octobre 2007

Not about to be found




When the news of Steve Fossett's disappearance broke out last month, we all thought it was a matter of hours, well, 2 days to the maximum, before he could be located and rescued. Yet, since Sept the 3rd, in spite of all the technical wizardry that the American teams can rely on, not a single hint of any shadow of where Steve could be has emerged. And we're talking of the search of an American icon in the mainland USA!

Now, why do I have a feeling OBL isn't about to have his swimming-pool recess come to an end? All the more when we read this...

mardi 9 octobre 2007

Chiche?






















Comme beaucoup d'autres, je ne suis pas exactement sensible à la personnalité d'Arno Klarsfeld. Je l'ai cependant entendu émettre une suggestion qui m'a semblé bien pertinente: Que les avocats cessent de se faire appeler "Maître". Cette survivance de l'Ancien Régime est parfaitement insupportable dans le rapport de soumission que le mot même ne peut manquer d'instaurer entre un client et celui/celle qui est chargé(e) de la défense de ses intérêts.

Mes convictions m'obligent à m'adresser à un prêtre en lui disant "Monsieur" et certainement pas "mon père" (compte dessus!). Bon, l'occasion ne s'en présente pas très fréquemment non plus... Mais devoir écrire ou parler à un avocat en lui donnant du "Maître", c'est vraiment à le limite de mes capacités de tolérance.

Imaginons ce que cela représente pour "les petites gens" (à la Dostoïevski) de devoir se soumettre à une formulation qui n'a d'autre finalité au fond que de les impressionner et de mettre chacun à sa place bien assignée.

On n'est jamais en peine d'entendre les avocats endosser le rôle d'humanistes et de défenseurs des humbles (bon, les avocats d'affaire, un peu moins, faut bien reconnaître). Mais si cette idée de Klarsfeld devait se traduire par une réelle modification de ladite pratique, pourquoi ai-je le sentiment que les avocats, comme un seul homme, se lèveraient unanimes pour dénoncer ce qui ne manquerait pas de leur apparaître comme une atteinte à leur honneur et à leurs prérogatives?

Klarsfeld le sait bien d'ailleurs et son excellente suggestion en restera là. Ne lui faisons pas de faux procès non plus, ce n'est pas de lui que dépend la chose.


The man we see on the picture is a well-known lawyer in France (yes, he's a lawyer...) who once suggested that the French practise of calling French lawyers "Maître" (Master) should be eradicated. I suppose such a title will appear unbearable to any American and rightly so in my opinion. Unfortunately, such a modification in the French practise is unlikely to happen any time soon. The weight of corporatism in France is hardly fathomable to foreigners...


dimanche 7 octobre 2007

Back to the basics



A young man is reading at the terrace of a café place de la Nation in Paris, on a sunny Saturday of October 2007. Well, and then what? will you ask. There's nothing to write home about.

But wait, let's have a closer look at the book he's reading.





Now, which title do we read?

"De la démocratie en Amerique" by a certain Alexis de Tocqueville.

Please, will you notice that the young reader is holding a ball-pen which means he's studying the text, underlying what he thinks is worth memorizing etc.

I won't go in the "only in Paris" line (you could witness the same scene in Lyon, Bordeaux, or any other important French city) but at least our American friends can't accuse the French of ignorance when it comes to America and the classics of literature. Of course, not all young French read Tocqueville but this man at the terrace of the café is far from being an exception.

On average, are young Americans as aware of this classical text regarding their own country as the young Frenchman we see on this picture?

vendredi 5 octobre 2007

American heat





There's something that doesn't fail to surprise me when reading the American newspapers or the numerous blogs that American citizens devote to the domestic politics: the ferocity each side seems to have in store for the opposite camp.

Whaow! Looks like there's no lost love between the Dems and the Republicans.

One may think it's quite normal that on this particular field when points of view diverge there's some heat to be expected but really, to this point of antagonism...

Of course, as a Frenchman what do I know about American politics? But if I try to compare with the traditional opposition between right and left in Europe, only far leftists would be so vindictive against far rightist, and conversely.

But these two extremes amount to about 10% of the voters in France whereas Democrats and Republicans make about, say, 90% of the voters in the US.

Is this virulence a good and faithful image of the American national mentality when it comes to debating and exchanging ideas? Or more simply is the pattern of thoughts so different that no comparison can be made between the way Europeans and Americans deal with their respective domestic concerns?


mercredi 3 octobre 2007

Ecole Militaire



Vélib' c'est sympa quand on veut prendre des photos de nuit... L'arrière de l'École Militaire par exemple, à 3h du matin.

mardi 2 octobre 2007

The greatest American writer.




If they were asked who they think the greatest American writer is, most American scholars or readers wouldn't think of Jack London. And if his name were suggested, he would quickly be dismissed.

This man has been relegated into the youth literature department since the day he died (1916) and nearly one century after his death, his reputation the world over is about the same: a good writer for teenagers, period.

Ain't life unkind? Perhaps the only American writer with an "oeuvre", along with W. Faulkner. His works range from exotic short stories (Pacific islands and great north as setting), autobiographical novels (John Barleycorn for example), sea novels (the Sea-Wolf) or sociological inquiries (People of the Abyss, written in London in 1902) as well as war correspondent in Korea or Mexico. He even played a part in a 1913 made movie. Who will ever see this film?

Now, this is very subjective of course but in my opinion, his best novel is called the Star Rover which is altogether an extraordinary lyrical piece of literature and a ferocious denunciation of the penitentiary conditions in California (based on a personal account).

Jack London was a self proclaimed socialist, although a very unconventional one. He would rather be labelled "libertarian" in modern terms I suppose. He thought it his duty to fight the realm of the golden calf and the oppression of the masses in the name of profit and economic wealth. That may be the main reason why the American intelligentsia rejected him and eventually belittled him to a junior writer status.

He was very proud of his Americaness but was also a fierce enemy of the system as he so eloquently demonstrated in the Iron Heel.

A French publisher (Francis Lacassin) decided some 30 years ago to propose to the French audience the complete works of Jack London. More than 50 books were published. Another one started a revised publication 5 years ago. Is there any American publisher with the same edition?

When I suggest he's the greatest American writer, some will protest and will mention E. Hemingway. Tah! Hemingway... A drunken big mouth, adept of wild game in Africa (talk of respect for life and nature) and bull fighting. (hint: I don't like E. Hemingway).

There are other great writers in America but none with such an extended range of works, so different, so excellent. And what an amazing life Jack London the Californian led!

Now, really, reading some novels and shorts stories by Jack London should be made compulsory in all American schools. And not only Call of the wild or White Fang. Which are great of course but which shouldn't make forget The Star Rover or The Iron Heel (compulsory reading too!)

Jack London: the greatest American writer ever!